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Fanfictions et oneshots

30 mai 2016

Je suis le roi du monde

Je suis le roi du monde

 

 

Disclaimer : Doctor Who est une série de la BBC.

 


Jack sortit du TARDIS et regarda autour de lui. Cela ne ressemblait en rien au quarantième siècle. L'endroit lui faisait plutôt penser à un vieux film se passant dans les années 1900. Apparemment, le Docteur ne les avait pas fait atterrir au bon endroit. Encore une fois, pensa-t-il. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'il voyageait avec le Docteur et Rose et jamais il ne s'était senti aussi vivant. Grâce à eux, il avait l'impression de devenir un homme meilleur. Rose sortit à son tour du TARDIS, suivit du Docteur.

« Où sommes-nous ? Demanda Rose, trouvant elle aussi que l'endroit n'avait rien de futuriste.
-Probablement une erreur dans les coordonnés, dit le Docteur en haussant les épaules. »

Il se tourna vers Rose et fit un immense sourire.

« Et si nous allions visiter ? »

Rose acquiesça avec enthousiasme et prit le bras que le Docteur lui tendait. S'il y avait bien une chose que Jack avait remarqué en voyageant avec Rose et le Docteur, c'était qu'ils aimaient autant l'un que l'autre vivre de nouvelles aventures. Mais il avait aussi constaté que le danger les suivait partout où ils allaient. Ce qui surprenait le plus Jack, c'est que plus le temps passait, plus lui aussi aimait cette vie. Il y a encore peu de temps, jamais il n'aurait imaginé cela. Au bout de quelques pas, le Docteur écarquilla les yeux et regarda autour de lui.

« Docteur ? Demanda Rose.
-Je sais où on est. Le Titanic, le 10 avril 1912. Cela fait une heure que le navire a quitté le port de Southampton en direction de New-York.
-Le Titanic ! S'exclama Rose. Vraiment ! »

Le Docteur acquiesça.

« Et c'est pour cela que nous devons partir. »

Il se précipita vers le TARDIS, pressé de s'en aller.

« Pourquoi ? Demanda Jack. »

Si le Docteur réagissait ainsi, c'est que quelque chose allait se passer.

« Docteur, insista-t-il. Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Le Docteur entra dans le vaisseau et courut en direction des commandes. Jack et Rose le suivirent de près, s'apprêtant à affronter le danger qui les attendait. Le Docteur regarda vers eux.

« Dans deux heures, le TARDIS arrivera. Comment je le sais ? Je l'ai déjà vécu. J'ai participé à tout le voyage. Je l'ai terminé assis sur un iceberg. Ce qui n'est pas des plus confortable. »

Rose et Jack soupirèrent de soulagement, sachant maintenant que tout danger extra-terrestre était écarté.

« Donc, il ne se passera rien avant deux heures ? Demanda Rose.
-Exactement.
-Il nous reste deux heures pour… Je ne sais pas… Visiter.
-Oui… Non ! Non ! »

Rose sourit et s'approcha de lui. Jack les observa, amusé. Il savait que le Docteur allait céder à la jeune femme.

« C'est le Titanic. Et tu l'as dit, il nous reste deux heures. »

Le Docteur soupira et leva les yeux au ciel.

« Très bien. Vous avez deux heures, pas une seconde de plus. »

Jack et Rose sourirent et sortirent du TARDIS en courant. Avant qu'ils n'eurent le temps de franchir la porte, le Docteur leur fit une dernière recommandation :

« Surtout ne touchez à rien et ne parlez à personne ! »

Mais Jack et Rose étaient déjà partis. Le Docteur regarda les commandes du TARDIS une dernière fois avant d'aller lui aussi explorer le paquebot. Une heure était passée et après avoir visité le salon des premières classes, Jack et Rose avait décidé de voir l'extérieur du bateau. Mais malgré l'excitation que Rose avait pu ressentir à l'idée de visiter le Tianic, Jack voyait bien que quelque chose n'allait pas.

« Rose, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Le regard de Rose se perdit, tandis qu'elle regardait l'océan. Elle se mit à sourire, semblant se souvenir de quelque chose.

« On est sur le Titanic et c'est vraiment génial. »

Jack sourit. Lui aussi appréciait ce voyage. Mais il ne répondit rien et attendit que la jeune femme lui dise ce qui la tracassait.

« Si ma copine Shareen savait où je suis, elle serait verte de jalousie. Quand le film est sorti, on a été le voir au moins dix fois. On avait même séché les cours pour faire la queue et être sûres d'avoir des places. Quand ma mère l'a appris, elle était furieuse. »

Le sourire de Rose s'effaça petit à petit.

« Mais voir tous ces passagers, en sachant ce qu'il va se passer. »

Rose se tut quelques secondes, avant de reprendre.

« J'aimerais pouvoir faire quelque chose.
-Rose, tu sais très bien qu'on ne peut rien changer. »

Rose acquiesça. Bien sûr, elle savait bien que changer le moindre événement important pouvait détruire le monde. Ce qu'il s'était passé avec son père lui avait appris la leçon. Mais parfois, elle aurait aimé que les règles concernant les voyages dans le temps soient différentes. Penser à toutes ces personnes qui lui était interdit de sauver lui était insupportable. Elle vit soudain Jack lui tendre la main.

« Viens ! Je sais ce qui pourrait te remonter le moral.
-Jack…
-Je suis sûr que ça va te plaire. »

Sans attendre la réponse de Rose, Jack lui attrapa la main et tous deux se mirent à courir jusqu'à l'avant du bateau. Une fois arrivée, Jack lâcha la main de Rose et grimpa sur le bord. Une fois qu'il était sûr de tenir en équilibre, il écarta les bras et se mit à hurler aussi fort qu'il le pouvait :

« Je suis le roi du monde ! »

Lui et Rose éclatèrent de rire. Jack redescendit et alla rejoindre son amie.

« Tu es complètement fou, s'amusa Rose. Et si quelqu'un t'avait entendu ?
-Et alors ? Quelle importance ? Ce n'est pas comme si James Cameron se trouvait à bord. Maintenant tu vas grimper avec moi. »

Rose se recula légèrement, secouant la tête.

« Non, hors de question.
-Je suis sûr que tu en meurs d'envie depuis qu'on est arrivé. En plus, nos prénoms correspondent. Rose et Jack à bord du Titanic. »

Il lui lança le sourire le plus charmeur qu'il avait. Le sourire dont il se servait lorsqu'il voulait obtenir quelque chose et où personne ne pouvait lui résister. Et à ce moment précis, Rose ne faisait pas exception.

« Très bien, céda-t-elle. Mais je t'interdis de me lâcher.
-Fais-moi confiance, il ne t'arrivera rien. »

Il lui prit la main et ils s'avancèrent de nouveau vers le bord du bateau. Il lui demanda de fermer les yeux. Comme dans le film, précisa-t-il. Jack l'aida à grimper sur la première barre. Un pied après l'autre. Et ensuite la deuxième barre. Il la tenait fermement, faisant attention à ce qu'elle ne tombe pas. Le sourire de Rose s'agrandissait de plus en plus et avec les yeux fermés, elle ressentait encore plus la sensation du vent sur son visage. Ayant trouvé son équilibre et sachant que Jack ne la lâcherait pas, elle écarta les bras. Pendant un instant, elle se sentit comme Kate Winslet, l'actrice qui l'avait tant fait rêver à la sortie du film. Elle ouvrit les yeux, l'océan défilait à toute vitesse devant elle. Elle adorait cette sensation de liberté.

« Je vole ! S'exclama-t-elle. Je vole Jack ! »

Elle se mit à rire, réalisant qu'elle venait de rejouer sa scène préférée du film. Elle tourna la tête vers Jack. Lui aussi avait un immense sourire au visage. Il la regarda dans les yeux et approcha ses lèvres des siennes. Mais Rose détourna la tête.

« N'y pense même pas, dit-elle amusée.
-Tu ne peux pas m'en vouloir d'essayer. »

Décidément, Jack profitait de toutes les occasions pour flirter avec elle, ou tenter de l'embraser. Elle lui demanda ensuite de l'aider à descendre, n'ayant aucune envie de passer par dessus bord.

« Si tu veux rejouer une autre scène du film, fit Jack, dis-le moi. Je me débrouille plutôt bien en dessin.
-Dans tes rêves Harkness. »

Ils continuèrent de marcher le long du pont durant quelques minutes, jusqu'à ce que le Docteur les rejoigne.

« Les deux heures sont passées, les informa-t-il. Il est temps de partir. »

Rose rejoignit le Seigneur du Temps et, tout en retournant au TARDIS, discuta avec lui de sa visite sur le Titanic. Jack les suivit quelques pas derrière et les observa. Ils étaient dans leur monde à eux et il savait que rien ne pouvait ne les faire sortir. C'était la première chose qu'il avait remarqué quand il les avait rencontré. L'amour qu'ils se portaient l'un l'autre, mais qu'aucun n'osait avouer. En entrant à l'intérieur du TARDIS, Jack se dit qu'il avait vraiment de la chance que le Docteur et Rose fassent maintenant partis de sa vie.

 

Fin

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23 mai 2016

Le portrait

Le portrait

 

 

Ce one-shot se passe durant la première saison de The Originals.

 


Disclaimer : Vampire Diaries et The Originals appartiennent à L.J. Smith, Julie Plec, Kevin Williamson et la CW.

 


Camille serra et desserra ses doigts qui commençaient à lui faire mal à force de taper à la machine à écrire. Avec tout l'argent qu'il avait, elle se demandait pourquoi Klaus n'investissait pas dans un ordinateur. Cela éviterait à la jeune femme des heures de torture. Camille inspira profondément et se concentra sur ce que Klaus lui racontait. Il était plutôt exigeant et elle n'avait aucune envie de recommencer le dernier chapitre de sa vie qu'il lui dictait. Cette fois-ci, il lui expliquait toutes les manigances qu'il avait orchestré pour conquérir la Nouvelle-Orléans. Chose qu'il tentait de recommencer.

Devant elle, Klaus n'hésitait pas à raconter tous les côtés sombres de sa vie. Après tout, il savait qu'il n'avait rien à craindre de Camille puisque lorsqu'elle partirait de chez lui, elle ne se souviendrait plus de rien. Elle lui en voulait de jouer ainsi avec son esprit. Pire, elle en venait à se poser des questions sur sa santé mentale. Lorsqu'elle rentrait chez elle et qu'elle ne se souvenait plus de ce qu'elle avait fait durant la journée, elle craignait d'être atteinte du même mal que son frère. Après tout, une fois qu'elle se retrouvait seule, elle n'avait plus aucun moyen de se souvenir que les vampires, sorcières ou loups-garous existaient.

Tout à coup, Klaus arrêta son récit. Elijah venait d'entrer dans le bureau et avait demandé à parler à son frère. Tous deux sortirent de la pièce. Probablement pour préparer leur plan pour renverser Marcel du pouvoir. Klaus était totalement obsédé par le fait de reprendre son royaume des mains de l'autre vampire.

Camille se leva et fit quelques pas. Elle commençait à en avoir assez d'être restée assise toute la journée. Elle se dirigea vers la bibliothèque et commença à regarder les livres qui s'y trouvaient. Elle remarqua tout de suite qu'il s'agissait de premières éditions qui devaient sûrement être très chères et très fragiles. Camille n'osa pas les toucher, de peur de les abîmer. Elle continua son exploration jusqu'à ce qu'elle remarque à côté de la bibliothèque un grand carton à dessins. La curiosité était trop forte. Elle prit le carton, la posa sur le bureau et l'ouvrit. À l'intérieur se trouvaient plusieurs dessins. Des dizaines de feuilles. Elle sut tout de suite que Klaus en était l'artiste. Elle avait déjà vu plusieurs de ses toiles, mais c'était la première fois qu'elle voyait ses dessins réalisés au crayon.

Les premières feuilles étaient composées de paysages. Que se soit un bois, un parc ou une ville. Elle y découvrit ensuite des portraits. Un couple, qui d'après leurs habits, devaient vivre dans les année 1930. Il y avait également une vieille femme, le portrait d'un enfant. Elle y vit le portrait de Marcel, habillé tel un soldat de la première guerre mondiale. Il y avait aussi des dessins d'Elijah et de Rebekah, suivit de portraits de deux jeunes hommes. Probablement leurs frères. Les autres portraits qui suivirent, étaient ceux d'un jeune garçon. Un adolescent. Ses vêtements faisaient penser à des habits du Moyen-Âge. S'agissait-il du frère que les Mikaelson avaient perdu lorsqu'ils étaient encore humains? Ce qui était sûr, c'est que Klaus avait apporté un grand soin à réaliser ce portrait. Camille comprit à quel point ce garçon avait une importance particulière. C'était sûrement le seul moyen qu'avait trouvé Klaus pour ne pas oublier son frère.

Le tout dernier portrait était celui d'une jeune femme. Ses cheveux tombaient élégamment sur ses épaules et son regard pétillant lui donnait tout son charme. Camille se demandait si elle était humaine ou si elle aussi était un vampire. Elle était dessinée avec tellement de délicatesse que Camille comprit qu'il ne s'agissait pas d'un modèle choisi au hasard. Ce dessin représentait tous les sentiments que Klaus pouvait ressentir. Il aimait cette femme, c'était évident. Camille sursauta lorsque la porte se referma en un grand claquement. Elle posa son regard sur Klaus, qui avançait vers elle, furieux.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il froidement.
-Je suis désolée, je n'ai pas pu m'en empêcher. Tous ces dessins sont magnifiques. »

Klaus lui fit face et lui attrapa le bras. Il le serra tellement fort que Camille grimaça à cause de la douleur.

« Qui t'as donné l'autorisation de fouiller ?
-Klaus ! Tu me fais mal. »

La jeune femme essaya de dégager son bras, mais c'était impossible. Il était beaucoup plus fort qu'elle. Klaus se rapprocha et Camille se sentit soudain attirée par son regard. Elle savait ce qu'il se passait. Il était entrain de l'hypnotiser pour la forcer à oublier. Elle ressentit cette sensation étrange, comme à chaque fois que Klaus l'hypnotisait.

« Tu vas rentrer chez toi et oublier cette journée. Tu vas oublier tout ce qu'il s'est passé. »

Klaus relâcha son bras et Camille quitta la demeure, telle une automate.

Une fois dans son salon, Camille se demanda ce qu'elle faisait là. Elle jeta un coup d'œil à la fenêtre et vit que le soleil était entrain de se coucher. Son cœur se mit à battre à cent à l'heure. La journée était terminée et elle ne se souvenait plus de ce qu'elle avait fait. Elle se rappelait qu'elle avait été au cimetière pour se recueillir sur la tombe de son frère et ensuite, elle avait décidé d'aller au Rousseau. Mais il lui était impossible de se souvenir si elle avait été ou non au restaurant. Camille posa sa main sur son bras et sentit une douleur lancinante. Elle remonta sa manche et vit des bleus sur le haut de ses bras, comme si quelqu'un l'avait violemment attrapé. Que s'était-il passé ? Comment avait-elle eu ces marques ? Camille éclata en sanglot. Ses trous noirs étaient de plus en plus fréquents et pouvaient durer toute une journée. La peur qu'elle avait d'avoir la même maladie que son frère l'envahit.

~00~

Quelques minutes après que Camille ait quitté le manoir, Klaus se dirigea vers le bureau. Les dessins étaient éparpillés sur la table. Il savait bien que Camille n'avait aucune mauvaise intention, mais il y avait certaine de ses œuvres qu'il refusait de montrer. Il prit le portrait de Caroline. Le dernier qu'il avait réalisé avant de quitter Mystic Falls. Il n'avait pas parlé de Caroline à Camille et n'avait aucune intention de le faire. Et puis, tant que Marcel était toujours dans les parages, Klaus savait que le vampire pourrait se servir de Caroline contre lui. Il était hors de question qu'il la mette en danger. Lorsque Elijah entra dans la pièce, Klaus reposa son dessin dans le carton et le ferma d'un coup sec.

« Je vois que ton invité est déjà partie, constata Elijah. »

Klaus acquiesça et rangea le carton. Chaque chose en son temps, pensa-t-il. D'abord, il récupérerait la Nouvelle-Orléans. Ensuite il pourra retrouver Caroline. Parce que ce dont il était certain, c'est qu'un jour, ils passeront l'éternité ensemble.

 

Fin

16 mai 2016

À travers les dimensions

À travers les dimensions

 

 

Disclaimer : Doctor Who est une série de la BBC.

 


« Rose, tu es prête ? »

Rose Tyler leva la tête de ses dossiers, faisant quelques dernières vérifications. Devant elle se trouvaient Jake et Mickey.

« Tu devrais me laisser y aller, dit Mickey. Tu es épuisée. »

Rose secoua négativement la tête. Se n'était pas la première fois qu'ils avaient tous les deux cette discussion.

« Ça va aller, dit-elle. J'ai pu me reposer quelques heures. Tu n'as pas à t'inquiéter. »

Mickey soupira et la regarda, peu convaincu.

« Rose….
-J'y suis presque Mickey. Je vais bientôt le retrouver. Je le sais.
-Et rien ne pourras te faire changer d'avis, dit-il en connaissant déjà la réponse. »

Rose s'approcha de lui et le serra dans ses bras.

« Ça va aller Mickey. Je vais retrouver le Docteur et tout ira bien. »

Mickey acquiesça. Il savait que si quelqu'un arriverait à retrouver le Docteur, il s'agissait bien de Rose, même si un univers les séparait. Mais il savait aussi que lorsqu'elle le retrouverait, elle partirait avec lui. Rose se recula et se dirigea vers Jake.

« Je suis prête. »

Jake acquiesça. Le canon s'activa et Rose disparut au bout de quelques secondes.

~00~

Rose ressentit comme à chaque fois cette drôle de sensation quand elle traversait les dimensions. Elle regarda autour d'elle et vit qu'elle était dans une petite ruelle. Elle fit quelques pas et remarqua qu'elle était sur Terre. Au moins, elle n'avait pas atterri sur une planète extraterrestre comme cela avait été plusieurs fois le cas. Elle continua à avancer, regardant autour d'elle et reconnut les rues qu'elle avait arpenté des centaines de fois. Elle était à Londres, dans son univers. Un immense sourire se dessina sur son visage. Elle avait réussi. Elle était bel et bien dans son univers.

Elle continua de déambuler dans les rues, espérant trouver une cabine de police bleue. Elle finit par arriver dans un parc qui était presque vide. Après tout, se dit-elle, il était encore très tôt dans l'après-midi. Rose entra dans le parc et le parcourut. C'est alors qu'elle le vit au bout de plusieurs minutes. Le TARDIS. Il se trouvait près d'un arbre où personne ne semblait y faire attention. Rose courut jusqu'au vaisseau et une fois devant, elle posa sa main sur la porte et sentit les vibrations du TARDIS. Rose sourit et dit :

« Toi aussi tu m'as manqué. »

Elle prit la clé qu'elle avait accroché à une chaîne autour de son cou et l'inséra à l'intérieur de la serrure. Elle entendit le déclic et ouvrit la porte. Elle entra à l'intérieur du TARDIS s'apprêtant à appeler le Docteur, mais s'arrêta lorsqu'elle regarda devant elle. Le TARDIS ne ressemblait en rien à ses souvenirs. Est-ce qu'elle c'était trompée ? Est-ce qu'elle n'était pas dans le bon univers ? Non, elle ne s'était pas trompée. Elle était bien dans son univers, elle en était certaine. Alors, était-elle dans une époque où le Docteur ne l'avait pas encore rencontré ? Elle avança vers les commandes et une fois devant, elle y posa délicatement sa main. Elle inspira profondément. Elle ne devait pas craquer, ce n'était pas le moment. Elle devait garder le contrôle tant qu'elle n'avait pas retrouvé le Docteur. Elle regarda les commandes une dernière fois avant de se dire qu'il était temps de partir. Si elle était bien dans le passé, elle ne devait pas voir le Docteur avant qu'il la rencontre, elle ne savait pas quelles conséquences cela pourrait avoir sur le future.

Elle se retourna et sursauta lorsqu'elle vit un homme jeune, qui n'avait pas encore trente ans. Il avait les cheveux châtains, les yeux vert et la première chose que Rose remarqua en regardant son visage, était son menton. Il portait une veste en tweed, un nœud papillon et un pantalon trop court pour lui. Rose ne connaissait pas cet homme, mais pourtant, il lui était si familier. Était-il un compagnon du Docteur ? L'homme la regardait intensément et au bout de quelques secondes, Rose le reconnut.

« Docteur, murmura-t-elle. »

~00~

Le Docteur entra en courant dans le TARDIS et se dirigea tout aussi vite vers la bibliothèque pour y ranger un livre rare qu'il avait trouvé. Qui aurait pu croire que l'année 2015 à Londres lui ferait une telle surprise. Il rangea le livre sur une des étagères et se dirigea ensuite dans la salle des commandes. Il était temps pour lui de partir.

À chaque arrêt qu'il faisait à présent, il ne faisait que visiter et observer et surtout, il ne se mêlait plus des événements, quoi qu'il arrive. À vrai dire, il n'avait aucune envie de se mêler à quoi que se soit. Pourquoi aider l'univers, si l'univers lui prenait toutes les personnes auxquelles il tenait. Amy et Rory s'étaient retrouvés piégés dans les années 30 il y a plusieurs mois et River était décédée dans cette bibliothèque quelques jours plus tard. Le Docteur avait redouté ce jour depuis qu'elle lui avait annoncé qu'elle était devenue professeur. Et quand elle lui avait parlé de son expédition à la bibliothèque, il aurait voulu l'empêcher de partir. Mais il savait qu'il ne devait rien faire. Sa mort était écrite et il ne pouvait malheureusement rien changer. Il pouvait au moins faire en sorte qu'ils passent une dernière journée mémorable.

Il arriva dans la salle de commandes et fut surpris d'y voir une femme blonde qui lui tournait le dos. Il ne put s'empêcher de penser à Rose. Mais ce n'était pas possible. Elle était dans un univers parallèle avec son double. Ils devaient probablement être mariés et avoir des enfants. Peut-être même avaient-ils des petits-enfants. Vivant la vie que lui et Rose n'auraient jamais pu avoir. Il secoua la tête, chassant l'image de Rose. Penser à elle, ne faisait que lui faire plus de mal. Il avait aimé River, mais il savait qu'il ne pourrait plus jamais aimer une personne comme il avait aimé Rose.

La femme blonde se retourna et sursauta quand elle s'aperçut qu'elle n'était pas seule. Le Docteur crut d'abord à une illusion. C'était impossible. Rose ne pouvait pas être dans le TARDIS. Ça ne pouvait être qu'une illusion. Ou peut-être que quelqu'un essayait de le piéger ? Non, ça ne pouvait pas être ça. Si c'était un piège, le TARDIS aurait empêché cette personne de renter. Alors si ce n'était pas un piège, peut-être était-il finalement devenu fou. Il vit Rose le détailler des pieds à la tête, se demandant probablement qui il était. Puis, en quelques secondes, une lueur apparut dans son regard quand elle le reconnut.

« Docteur, murmura Rose.
-Rose, mais... »

Le Docteur ne savait plus quoi dire. Entendre la voix de Rose après tout ce temps lui semblait tellement irréel. S'il s'agissait d'une illusion, il aurait voulu qu'elle ne s'arrête jamais. Un immense sourire se dessina sur les lèvres de Rose.

« Tu me reconnais ? Tu sais qui je suis ? Demanda-t-elle.
-Bien sûr. »

Rose se précipita vers lui et se jeta dans ses bras. Le Docteur écarquilla les yeux lorsqu'il réalisa qu'il ne s'agissait pas d'une illusion. Il enroula ses bras autour d'elle, la serrant plus fort contre lui. Il ne savait pas comment, ni pourquoi Rose était revenue, mais en ce moment précis, il s'en fichait. Tout ce qui comptait, était le fait qu'elle se trouvait enfin dans ses bras après tous ces siècles passés loin d'elle. Il inspira profondément, enivré par son parfum. Rose se recula légèrement. Elle posa sa main délicatement sur sa joue et détailla son visage.

« Tu t'es régénéré, dit-elle.
-Nouveau Docteur.
-New new new Docteur.
-Exactement, sourit-il. »

Le Docteur eut soudain peur que Rose n'aime pas sa nouvelle apparence, mais il fut rassuré lorsqu'elle lui sourit.

« Tu portes un nœud papillon, dit Rose.
-Les nœuds papillon, c'est cool, répondit-il en le réajustant. »

Il lui prit la main et leurs doigts s'entrelacèrent.

« Rose, comment est-ce possible ? Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Rose le regarda avec inquiétude.

« Ça fait tellement longtemps que j'essaye de te retrouver. Il fallait que je te prévienne. Les étoiles disparaissent.
-Les ténèbres approchent, termina le Docteur. »

Il comprit alors que Rose venait de son passé, qu'elle voyageait à travers les dimensions pour pouvoir le retrouver.

« Je l'ai déjà vécu, dit-il.
-Alors ça veux dire que je suis allée trop loin dans le future. »

Le Docteur acquiesça.

« Lorsque tu vas me retrouver, je ne me serais pas encore régénéré.
-Si je t'ai retrouvé et si l'univers n'est pas détruit, ça veux dire qu'on a réussi, conclut-elle. »

Le Docteur sourit et acquiesça. Il était tellement heureux de revoir Rose. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas ressenti ça.

« Alors, dit Rose. Est-ce que je peux savoir où est la future moi ? »

Rose vit le sourire du Docteur disparaître pendant une seconde avant qu'il ne se reprenne. Mais elle le connaissait et savait que malgré son sourire, quelque chose n'allait pas.

« Docteur ? »

Le Docteur la prit dans ses bras et la serra contre lui.

« Tout va bien Rose, dit-il. Tu es heureuse, je te le promets. »

Rose écarquilla les yeux, comprenant ce qu'il se passait.

« Combien de temps Docteur ? »

Il sourit tristement, sachant qu'elle voulait savoir depuis combien de temps ils n'étaient plus ensemble.

« Un peu plus de trois cents ans. »

Rose le serra un peu plus fort, sentant ses yeux lui piquer.

« Ça fait longtemps que je ne suis plus de ce monde. »

Rose s'écarta de lui. Son cœur se serra l'imaginant seul à bord du TARDIS.

« Tu ne voyages pas seul n'est-ce pas ? Tu as trouvé quelqu'un ? »

La tristesse envahit le Docteur lorsqu'il repensa à ce jour fatidique à Manhattan.

« J'ai voyagé quelques temps avec les Pond, je suis sûr que tu les aurais aimé. Mais on a été séparé.
-Et depuis ? Demanda-t-elle en lui serrant la main.
-En ce moment, je voyage seul. C'est mieux ainsi.
-Non, ce n'est pas mieux. Tu ne dois pas rester seul. Promets-moi. Promets-moi que tu ne resteras pas seul. Que tu trouveras quelqu'un. Promets-le moi. »

Il leva la main de Rose vers ses lèvres et y déposa un baiser.

« Ne t'inquiète pas pour moi. »

Il ne pouvait pas lui promettre qu'il trouverait quelqu'un. Il ne voulait pas que la dernière fois qu'il la voit, il lui fasse une nouvelle promesse qu'il ne pourrait pas tenir. Il sourit et lui caressa la joue, mais il ne put empêcher son cœur de se serrer. Il savait qu'il n'avait plus que quelques minutes à passer avec elle avant qu'elle ne disparaisse de sa vie pour de bon. Il se souvint alors de leur adieu sur la plage de Bad Wolf et il ne comptait pas laisser passer sa chance une nouvelle fois.

« Rose Tyler. Je n'aurais peut-être plus l'occasion de te le dire. Je t'aime. Quoi qu'il se passera, je t'aime.
-Je t'aime Docteur. »

Le Docteur sourit de plus en plus. Il rapprocha ses lèvres de celles de Rose et l'embrassa. Il se dit que peut-être, ce moment pouvait durer pour toujours, comme ils se l'étaient promis. Il pouvait lui demander de rester avec lui. Ils voyageraient ensemble et ils recommenceraient leur vie où elle s'était arrêtée. Il avait la chance d'être réuni avec la femme qu'il aimait et pour une fois, il voulait être égoïste. Il se dit que l'univers lui devait bien ça après lui avoir tout pris. Mais il savait qu'il ne pouvait pas demander à Rose de rester avec lui. Elle devait le retrouver dans le passé et vivre heureuse avec son clone. Avoir droit à la vie qu'il ne pourrait jamais lui donner.

Le Docteur s'écarta légèrement de Rose et lui murmura quelque chose à l'oreille. Rose écarquilla les yeux. Il s'agissait d'une langue qu'elle n'avait jamais entendu auparavant. La langue la plus mélodieuse qu'elle n'ait jamais entendu. Elle comprit alors qu'il venait de lui dire qu'il l'aimait dans sa langue, la langue de Gallifrey. Le Docteur se dit qu'il aurait voulu lui dire tellement plus. Il aurait voulu lui dire son nom et il avait toujours cru quand ils voyageaient ensemble qu'un jour il partagerait ce secret avec elle. Mais l'univers avait décidé que celle à qui il devait dire son nom était River. Alors, il pouvait au moins lui dire ce qu'il ressentait dans sa langue. Il sourit et essuya les larmes qui coulaient sur la joue de la jeune femme.

« Il va falloir bientôt que tu partes, n'est-ce pas ? Demanda-t-il. »

Rose acquiesça.

« Je te retrouverai bientôt, dit-elle. »

Le Docteur sourit et l'embrassa une dernière fois.

« Au revoir Rose Tyler.
-Au revoir Docteur. »

Le Docteur fit quelques pas en arrière sans quitter Rose du regard et au bout de quelques secondes, la jeune femme disparut. Le Docteur ferma les yeux et soupira. Si seulement Rose avait pu rester un peu plus longtemps. Si seulement leur histoire avait pu se terminer différemment. Mais malgré tout, le Docteur sourit. Il avait pu revoir Rose et la tenir dans ses bras une dernière fois et surtout, il avait enfin eu le courage de lui dire se qu'il ressentait. Il se dirigea vers la console du TARDIS et quitta le XXIe siècle. Lorsqu'il arriva à sa prochaine destination, il découvrit les rues enneigées du Londres Victorien.

 

Fin

9 mai 2016

Une simple conversation

Une simple conversation

 

 

Disclaimer : Glee est une série de Ryan Murphy.

 


Puck raccrocha le téléphone et soupira. Monsieur Schuester venait de l'appeler. Apparemment, il avait un frère. Un frère dont il n'avait jamais entendu parler. Mais cette nouvelle ne l'avait surpris qu'à moitié. Après tout, il devait avoir un tas d'autres frères et sœurs dans tout l'Ohio. Monsieur Schuester lui avait demandé de venir à Lima et parler à son frère. Jake. Et il ne savait pas quoi faire. Puck regarda son téléphone et alla dans son répertoire. Il fit défiler les noms jusqu'à ce qu'il s'arrête sur un en particulier. Celui de Rachel. Ils s'étaient parlés que deux ou trois fois depuis qu'ils avaient quitté Lima. Mais il avait besoin de parler à une amie et il savait que Rachel comprendrait.

Depuis qu'il avait rejoint le Glee Club au lycée, elle avait toujours été là pour l'écouter, même quand il ne le méritait pas forcément. Elle avait été là à la naissance de Beth, quand il s'était fait arrêter ou quand il se trouvait trop stupide pour avoir son diplôme.

Il composa le numéro et attendit. Une sonnerie. Deux sonnerie et elle décrocha.

« Allô !
-Rachel.
-Noah ? »

Elle était surprise et ne semblait pas s'attendre à ce qu'il l'appelle. Ils commencèrent à discuter de banalités, jusqu'à ce que Rachel finisse par lui demander :

« Noah, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Puck soupira. S'il voulait lui parler, c'était le moment.

« Monsieur Schuester vient de m'appeler. Mon frère est à McKinley.
-Tu as un frère ? »

Entendre quelqu'un le dire à haute voix lui semblait encore plus réel.

« Il s'appelle Jake.
-Tu n'en avais jamais parlé, dit Rachel.
-Je n'étais même pas au courant. »

Mais en y réfléchissant bien, il se souvenait quand il était enfant de ces disputes incessantes entre ses parents à cause d'un bébé. Il n'avait pas osé aborder le sujet avec sa mère car il voyait bien que ça la rendait triste et avec le temps, il avait fini par oublier cette histoire.

« Je ne vois pas ce que vient faire monsieur Schuester dans cette histoire, dit Rachel.
-Jake causerait quelques problèmes. Il a même balancer des partitions lors des auditions pour le Glee Club. Schuester pense que je pourrais l'aider et peut-être le faire accepter à rejoindre le Glee Club. D'après lui, ça pourrait l'aider comme ça a été le cas pour moi.
-Et qu'est-ce que tu vas faire ? »

Puck soupira.

« J'en sais rien. Après tout, je ne le connais même pas.
-Pourtant c'est ton frère. »

C'était dit. Jake était son frère. Qu'il le veuille où non et il avait besoin de lui.

« C'est vrai. »

Il resta silencieux quelques secondes.

« Et toi dis-moi, reprit-il. Comment se passe ta nouvelle vie new-yorkaise ?
-Mieux maintenant que Kurt est là. On a pris un appartement ensemble. Ce n'est pas le meilleur quartier qu'il soit, mais au moins c'est chez nous.
-Et la NYADA ?
-Génial, oui, vraiment. Tout se passe bien. »

Puck sut au son de sa voix que tout ne se passait pas aussi bien qu'elle le disait.

« Pourtant, ça n'a pas l'air d'aller si bien que ça, dit-il. »

Rachel soupira.

« Ma prof de danse me déteste depuis le premier jour. »

Rachel continua de lui raconter ce qu'il se passait à la NYADA et Puck l'écouta. Sa professeur de danse la détestait peut-être, mais elle avait réussi à impressionner Carmen Tibideaux lors de son premier cours. Ils continuèrent à discuter jusqu'à ce que Rachel finisse par lui demander :

« Est-ce que tu as des nouvelles de Finn ?
-Pas depuis que je suis arrivé à L.A. »

Rachel ne répondit rien et Puck décida de changer de sujet. Il se doutait bien que parler de Finn était un sujet sensible.

« Sam m'a appelé. Tu savais qu'ils refaisaient une semaine Britney Spears au Glee Club ? »

Leur discussion continua encore de nombreuses minutes et avant de raccrocher, Rachel lui dit :

« Je sais que tu prendras la bonne décision pour ton frère. »

Tous deux raccrochèrent. Parler avec Rachel l'avait aidé et maintenant il savait quoi faire concernant Jake. Il attrapa les clés de sa voiture et prit la route en direction de Lima.

 

Fin

2 mai 2016

Pour toujours

Pour toujours

 

 

Disclaimer : Doctor Who est une série de la BBC.

 


La première fois que Rose était tombée amoureuse, elle n'avait que six ans. Il s'appelait Daniel Kent et il n'était seulement arrivé que depuis quelques semaines dans son école. Toutes les filles de la classe étaient amoureuses de lui, Rose y compris. Un jour, alors que sa mère l'avait emmené au parc, elle avait rencontré Daniel et l'avait invité à jouer au ballon avec elle. Rose avait été la plus heureuse des petites filles quand il avait accepté.

Cela faisait une demie heure qu'ils jouaient ensemble. Leurs mères, elles, discutaient assises sur un banc, un peu plus loin. Les deux enfants continuaient de jouer, mais Daniel avait frappé plus fort dans le ballon, ce qui fit que Rose n'avait pas réussi à le rattraper. Le ballon s'éloignait et la petite fille se mit à courir après. Elle courut de plus en plus vite et finit par l'attraper. Elle sursauta lorsqu'elle entendit un klaxon. Rose leva la tête et vit une voiture arriver droit sur elle. La petite fille ne s'était pas aperçue qu'elle était sur la route et était pétrifiée. Elle tenait le ballon dans ses bras, mais n'arrivait plus à bouger ses jambes. Elle sentit soudain quelqu'un la soulever et courir jusqu'au trottoir. La personne reposa la petite fille qui tremblait comme une feuille. Rose leva les yeux et vit qu'il s'agissait d'un homme qui venait de la sauver. Elle le trouvait très grand, ses cheveux bruns étaient coiffés en bataille et ses yeux marrons la regardaient avec inquiétude. Il portait un long manteau marron par dessus un costume bleu et avait des baskets rouges. Il s'accroupit pour être à sa hauteur, posa ses mains sur ses épaules et vérifia si elle allait bien.

« Rose, dit l'homme. Tu vas bien ? Tu n'as rien ? »

Rose, encore choquée, lui répondit timidement qu'elle n'avait rien, tout en se demandant qui était cet homme et comment il connaissait son prénom. Mais étrangement, Rose n'avait pas peur, bien au contraire. Il venait de lui sauver la vie, comme le faisaient les héros dans les dessins animés qu'elle regardait.

« Rose ! »

La petite fille regarda derrière l'homme et vit sa mère arriver vers eux en courant. Rose s'écarta de l'homme et se mit à courir à son tour vers sa mère et se jeta dans ses bras. Toutes deux fondirent en larmes.

« Tu imagines ce qu'il aurait pu se passer Rose, pleura Jackie. J'ai eu tellement peur. Ne recommence plus jamais, tu m'entends ? »

Rose acquiesça et Jackie la serra plus fort contre elle. La petite fille tourna la tête vers le trottoir, mais l'homme avait disparu. À partir de ce jour, Daniel Kent n'avait plus aucune importance pour elle.

~00~

Les années passèrent et avec le temps Rose oubliait de plus en plus le visage de l'homme qui l'avait sauvé. Elle ne l'avait plus jamais revu depuis ce jour mais espérait toujours le croiser à chaque fois qu'elle voyait un homme porter un long manteau marron. Mais même si les traits de son visage avait disparu de sa mémoire, il restera toujours l'homme qui lui avait sauvé la vie.

Rose était maintenant âgée de seize et tout ce dont elle rêvait, était de quitter son petit appartement de Powell Estate, de parcourir le monde et de vivre une vie remplie d'aventures. Le lycée était secondaire pour elle et elle préférait sécher les cours avec Shareen, plutôt que de rester assise toute la journée dans une salle de classe.

Rose était assise dans le canapé du salon, tenant un coussin dans ses bras et essayant de ne pas croiser le regard de sa mère. Jackie, quant à elle, faisait les cents pas devant sa fille et était furieuse. Plus tôt dans la journée, elle avait été convoquée dans le bureau du principale du lycée, après que Rose ait été prise entrain de fumer dans les toilettes.

« Mais qu'est-ce que je vais faire de toi ! S'exclama Jackie. Tu te rends compte de ce que tu as fais. Tu as de la chance de ne pas avoir été renvoyée. »

Quelqu'un sonna à la porte.

« On en a pas finit, dit Jackie en pointant Rose du doigt. Ne crois pas t'en tirer comme ça. »

Rose leva les yeux au ciel, tandis que Jackie alla ouvrir. Derrière la porte se trouvait un jeune homme qui avait un peu plus de vingt ans, les cheveux châtains, les yeux vert et une mâchoire carré. Il était assez grand et Jackie le trouvait habillé d'une drôle de façon avec une veste en tweed et un nœud papillon.

« Madame Tyler, dit-il en lui secouant énergiquement la main. Je me présente, John Smith, le nouveau professeur particulier de votre fille.
-Un professeur particulier ? »

Jackie retira sa main et le regarda de la tête aux pieds. Il entra dans l'appartement des Tyler et alla directement au salon, où Rose, toujours dans le canapé, le regardait curieusement. Jackie arriva tout de suite après lui, prête à le faire partir de force.

« Je n'ai jamais appelé de professeur particulier, dit-elle.
-C'est exact, mais c'est une demande spéciale. »

Il sortit une carte qu'il montra à Jackie. Cette dernière écarquilla les yeux.

« Vous venez de la part de la Reine ! S'exclama-t-elle.
-Sa Majesté a à cœur l'éducation de ses sujets. »

Rose fronça les sourcils. Elle trouvait cette histoire plus qu'étrange. Après tout, pourquoi la Reine enverrait-elle un professeur particulier pour l'aider dans ses devoirs. Mais voir un document officiel de la famille royale avait l'air de rassurer Jackie.

« Je vous préviens tout de suite, dit-elle. Je n'ai pas de quoi vous payer.
-Ne vous inquiétez pas, tout a été réglé. »

Il se tourna vers Rose, lui lançant un immense sourire.

« Bien, dit-il. Si nous commencions maintenant. »

C'était la première fois que la jeune fille voyait quelqu'un d'aussi enthousiaste pour lui donner un cours. Mais elle savait que lorsqu'il découvrirait le cas désespéré qu'elle était, il prendrait ses jambes à son cou pour trouver un travail plus intéressant.

Mais il n'en fit rien. Le professeur John Smith venait aider Rose deux fois par semaine et la jeune fille se surprise à attendre avec impatience le prochain cours. John n'était pas un professeur comme les autres. Tout semblait plus facile avec lui et il avait été le premier à lui dire qu'elle était intelligente. Grâce à lui, elle avait repris confiance en elle. Ses notes remontaient et pour la première fois, Rose était fière de ce qu'elle accomplissait. Avec le temps, tous les deux étaient devenus amis, passant beaucoup de temps à discuter, même si John restait très vague sur son passé.

« C'est étrange, dit Rose en l'observant. Vous ne ressemblez pas à un John Smith.
-Comment ça ? Lui demanda-t-il en souriant.
-John Smith est un nom beaucoup trop commun. Tout le contraire de vous.
-Et comment voudrais-tu m'appeler ? »

Rose réfléchit quelques secondes, avant de lui répondre avec un immense sourire :

« À vrai dire, je ne sais pas. Je pense que je vais vous appeler Professeur. »

C'est ainsi que Rose commença à appeler John Smith 'Professeur'. Elle l'appelait Professeur avec une telle affection que John ne pouvait s'empêcher de sourire à chaque fois. Mais Rose ne comprenait pas pourquoi il avait toujours cette tristesse dans le regard, comme s'il espérait qu'elle prononce un autre nom. Il ne fallut que peu de temps avant que Rose ne réalise qu'elle était tombée amoureuse de John Smith, cet homme qui trouvait que les nœuds papillon étaient cool et qui aimait les bâtonnets de poisson avec de la crème anglaise. Mais Rose n'avait jamais osé révéler ce qu'elle ressentait, par de peur de perdre son amitié.

Malheureusement, tous ces moments passés avec le Professeur se sont terminés lorsqu'au bout d'une année, il lui annonça qu'il devait partir à l'étranger pour le travail. Il ne précisa pas de quel genre de travail il s'agissait, mais il était très intelligent et Rose l'imagina entrain d'enseigner dans une prestigieuse université. Le jour où il dut lui dire au revoir fut le pire qu'elle avait vécu.

« Est-ce qu'on se reverra ? Demanda Rose, les yeux remplis de larmes. »

Il la prit dans ses bras et la jeune fille essaya de profiter de ses dernières minutes passées avec lui. Il se recula légèrement et essuya avec son pouce les larmes qui coulaient sur sa joue.

« Je te le promets Rose. Mais lorsque l'on se reverra, je serai différent.
-Vous aurez une nouvelle coiffure ? Essaya-t-elle de plaisanter. »

Le Professeur lâcha un petit rire.

« Si on veux, répondit-il. Disons que je n'aurai plus cette tête bizarre que tu vois. »

Il lui déposa un baiser sur le front et Rose ferma les yeux.

« Au revoir Rose Tyler. »

Rose sut à ce moment là que John Smith était sorti de sa vie et qu'elle ne le reverrait plus.

~00~

Quelques mois étaient passés depuis que John Smith était parti et Rose avait rencontré Jimmy Stone. La plus grosse erreur de sa vie, comme elle le disait. Il était plus âgé qu'elle et était musicien. Pour lui, elle était partie de chez elle et avait abandonné le lycée. Jackie avait tout fait pour la faire changer d'avis, mais sans succès. Malheureusement le conte de fée c'était transformé en cauchemar quand Jimmy était parti du jour au lendemain, en la laissant seule et sans argent. Rose ne savait pas ce qu'elle serait devenue si sa mère ne lui avait pas pardonné et si elle et Mickey ne l'avaient pas aidé.

L'année 2004 se terminait et Rose avait bien l'intention de faire de 2005 une année meilleure, de profiter de cette seconde chance à laquelle elle avait eu droit après le désastre qu'avait été sa vie avec Jimmy. C'est avec ces bonnes résolutions qu'elle rencontra cet homme en rentrant chez elle.

Sur le moment, elle pensait qu'il s'agissait juste d'un homme ayant un peu trop fait la fête pour le réveillon. Étrangement, il lui semblait si familier. Sans le savoir, il lui avait redonné espoir en lui disant que l'année qui arrivait allait être une très belle année. Mais c'est lorsqu'elle était pratiquement arrivée à son appartement qu'une vision d'un homme portant un long manteau marron lui revint à l'esprit. Il s'agissait de l'homme qui lui avait sauvé la vie quand elle était enfant. C'est impossible, pensa-t-elle. Il lui avait sauvé la vie il y avait treize ans et c'était comme s'il n'avait pas vieilli. Elle fit demi-tour, courant dans les escaliers. Elle devait savoir s'il s'agissait bien du même homme. Mais lorsqu'elle arriva en dehors de l'immeuble, il avait disparu.

~00~

La vie de Rose s'écoulait tranquillement. Bien trop tranquillement à son goût. Elle avait l'impression que l'année 2005 n'aurait rien de fantastique, contrairement à ce que lui avait prédit cet inconnu. Rose avait trouvé un travail de vendeuse à Henrik's et elle avait l'impression que toutes ses journées se ressemblaient. Elle se réveillait, prenait le bus, travaillait, rentrait chez elle et allait se coucher pour ensuite recommencer le lendemain. Rose s'était résous à passer le reste de sa vie ainsi.

Un jour, sa vie bascula lorsqu'elle rencontra cet homme extraordinaire qu'était le Docteur. Il était apparu, lui sauvant la vie en lui prenant la main et en lui disant un mot. Un seul mot qui changea tout : courez. Il lui avait montré les étoiles et l'avait emmené jusqu'au bout de l'univers. Sa rencontre avec le Docteur ne se résumait pas seulement aux voyages dans le temps et l'espace. Il lui avait montré une façon différente de vivre sa vie. Grâce à lui, elle avait changé et aimait la personne qu'elle était devenue.

~00~

Rose était assise dans le canapé qui se trouvait dans la bibliothèque du TARDIS et lisait Un chant de Noël de Charles Dickens. Rencontrer Dickens était une aventure qu'elle n'aurait jamais imaginer vivre. Le TARDIS avait amené Rose jusqu'à la bibliothèque comme s'il savait ce dont la jeune fille avait besoin. Rose avait encore un peu de mal à accepter que le vaisseau soit télépathe, mais l'idée ne l'effrayait plus autant qu'avant. Rose s'installa confortablement dans le canapé, profitant du calme qui régnait avant leur prochain voyage. Elle entendit la porte s'ouvrir et leva la tête pour voir le Docteur entrer.

« Je vois que tu as trouvé la bibliothèque, dit-il en s'avançant vers elle.
-Le TARDIS m'a guidé. »

Rose lui fit une place près d'elle et le Docteur s'assit. Il jeta un coup d'œil sur le livre qu'elle tenait.

« Un chant de Noël. Un très bon choix.
-J'ai eu envie de relire ce livre.
-Je peux ? »

Rose acquiesça et lui tendit le livre. Le Docteur lut les premières lignes de la page où la jeune fille s'était arrêtée.

« J'adore ce passage ! Déclara-t-il en souriant. »

Il se cala dans le canapé et commença à lire à haute voix. Rose chercha une position un peu plus confortable et l'écouta attentivement. Le Docteur continua sa lecture et peu à peu Rose s'approcha de lui, jusqu'à ce qu'elle pose sa tête sur son épaule. Depuis ce jour, dès qu'un moment de calme se produisait dans le TARDIS, tous deux se retrouvèrent à la bibliothèque où le Docteur faisait la lecture à Rose et où celle-ci posait sa tête sur son épaule.

~00~

Tout changea quand le Docteur prit un autre visage. Rose avait eu la peur de sa vie quand elle avait vu cet homme à la place du Docteur. Il venait de se régénérer. Un nouveau Docteur, mais au final, il restait toujours celui qu'elle avait connu. Et pendant quelques secondes, lorsqu'il la regarda pour la première fois sous cette forme, elle crut le reconnaître. Cette impression passa quand sa régénération se déroula mal et que la Terre fut envahit par les Sycorax. Quelques heures plus tard, la Terre fut sauvée et le Docteur fêta Noël avec Rose, Jackie et Mickey. Il portait pour la première fois un long manteau marron et lui avoua que ce manteau lui avait été offert par Janis Joplin. C'est lorsqu'elle le vit ainsi que Rose comprit que l'homme qui l'avait sauvé quand elle était enfant et cet inconnu qu'elle avait croisé au jour de l'an n'était autre que le Docteur.

Le lendemain de Noël, Rose entra dans le TARDIS et vit le Seigneur du Temps arriver en même temps dans la salle des commandes.

« Alors ? Demanda Rose. Où allons-nous ?
-Je pensais que Londres serait une bonne idée, répondit-il en mettant les mains dans ses poches. Pourquoi ne pas repartir après le jour de l'an. Je ne voudrais pas que Jackie m'accuse de t'éloigner d'elle. »

Rose ne put s'empêcher de sourire. C'était la première fois qu'ils restaient aussi longtemps à un même endroit. Le Docteur s'avança vers elle presque timidement.

« Tu ne m'as pas dit ce que tu en pensais. »

Rose le regarda, se demandant de quoi il voulait parler et comprit qu'il lui demandait ce qu'elle pensait de sa régénération. Il avait changé, aussi bien physiquement que dans sa manière d'agir. Mais au final, il était toujours le même homme pour qui elle se battrait jusqu'au bout.

« Alors ? Demanda-t-il, inquiet. C'est une bonne différence, ou une mauvaise différence ? »

Rose sourit et lui réajusta sa cravate.

« Maintenant, c'est parfait. »

Un immense sourire illumina le visage du Docteur. Il prit la main de Rose et tous deux sortirent du TARDIS. La jeune fille sut alors qu'elle passerait toute sa vie auprès du Docteur. Ce n'est que quelques semaines plus tard, lorsqu'ils enquêtaient dans un lycée que Rose comprit qui était réellement le professeur John Smith. Le Docteur se régénérera à nouveau et pour une raison qu'elle ignorait encore, il avait voyagé dans son passé. Ce n'est que lorsque le Docteur lui avoua qu'elle pouvait passer toute sa vie avec lui, mais que lui ne pouvait pas passer toute sa vie avec elle que la réalité la rattrapa. Elle continuera à vieillir et mourra et le Docteur se retrouvera à nouveau seul. Leur aventure sur Krop Tor et la prédiction de la bête ne fit qu'augmenter leur peur qu'un jour tout s'arrêtera.

Rose était assise en tailleur sur son lit, feuilletant un magazine sans vraiment lire les articles qui s'y trouvaient. Elle n'arrivait pas à se concentrer après ce qu'il s'était passé à Krop Tor. Le Docteur frappa à sa porte et elle l'invita à entrer.

« Tu ne dors pas ? Demanda-t-il. »

Rose referma son magazine et secoua négativement la tête.

« Non. Après cette journée, j'ai du mal à trouver le sommeil.
-Tu veux que je te tienne compagnie ? Demanda-t-il en passant sa main dans les cheveux. »

Rose acquiesça et se décala pour lui faire une place. Le docteur retira sa veste et ses chaussures et s'assit près d'elle, se calant au bout du lit.

« Tu as l'air préoccupé, observa le Docteur.
-Je pensais à ce qu'il s'est passé à Krop Tor et... et à ce que la bête a dit. »

Le Docteur lui prit la main et la serra pour lui donner le réconfort dont elle avait besoin.

« Rose, elle a menti. Il ne t'arrivera rien, je te le promets. »

Rose sourit. Il avait raison. La bête avait surement menti pour les déstabiliser.

« Si nous parlions d'autre chose, annonça le Docteur. Où voudrais-tu aller ? »

La jeune fille savait qu'il changeait de sujet pour qu'elle pense à autre chose. Ils parlèrent pendant un long moment de leur prochaine destination. Quelle époque ou quelle planète ils pourraient visiter. Rose avait sa tête posé sur l'épaule du Docteur et la fatigue commençait à l'envahir. Le Seigneur du Temps le remarqua.

« Tu es fatiguée, dit-il. Je vais te laisser dormir. »

Le Docteur s'apprêtait à se lever quand Rose le retint par le bras.

« Attends. »

Le Docteur tourna le regard vers elle.

« Tu peux rester avec moi ? »

Rose savait que lorsqu'elle se retrouverait seule, la peur reviendrait l'envahir. Elle avait besoin de savoir qu'il était près d'elle et non pas perdu à jamais dans ce trou noir. Le Docteur acquiesça. Après tout, lui non plus n'avait aucune envie de rester seul. Il se dit qu'il attendrait jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Il s'allongea et la prit dans ses bras. Rose posa la tête sur son torse, se concentrant sur les battements de ses cœurs. Ils restèrent ainsi, plusieurs minutes sans parler, profitant de ce moment passé dans les bras l'un de l'autre.

« Rose, murmura le Docteur.
-Oui.
-Combien de temps vas-tu rester avec moi ? »

Rose leva le regard vers lui et lui sourit.

« Pour toujours. »

Un immense sourire illumina le visage du Docteur et il lui déposa un baiser sur le front. C'était une promesse qu'ils s'étaient faite et rien ne pourra jamais les séparer. Rose posa à nouveau la tête sur son torse et finit par s'endormir, bercée par les battements régulier de ses cœurs. Le Docteur ne put se résoudre à partir et resta ainsi, avec Rose dans ses bras, jusqu'à ce qu'elle se réveille.

~00~

Rose se trouvait à nouveau sur cette maudite plage, regardant le TARDIS disparaître à jamais. C'était fini. Les murs entre les dimensions se refermaient et plus jamais elle ne reverrait le Docteur. Et à ce moment précis, elle le détestait. Elle le détestait de l'avoir abandonné à nouveau alors qu'il lui avait promis que jamais ça n'arriverait. Il était parti sans un regard, sans un mot, sans lui avoir demandé ce qu'elle voulait.

Rose sentit le clone du Docteur lui prendre la main et elle leva les yeux vers lui. Ils avaient le même regard, le même sourire, la même personnalité, mais un seul cœur et une seule vie qu'il voulait passer avec elle. Le Docteur lui avait dit qu'ils étaient pareils, mais portant, il n'était pas lui. Comment pouvait-il croire qu'elle serait heureuse avec son double, en sachant que le Docteur était quelque part dans l'autre univers. Elle n'aurait pas dû l'embrasser, pensa-t-elle. Elle l'avait fait sans réfléchir, heureuse d'avoir entendu les mots qu'elle attendait que le Docteur lui dise depuis si longtemps. Mais c'était une erreur. Rose regarda leur main entrelacées et retira la sienne.

« Je suis désolée, dit-elle. »

Elle s'éloigna un peu plus loin. Elle savait qu'il n'y était pour rien dans cette situation et que lui aussi subissait la décision du Docteur. Mais elle avait besoin d'être seule.

« Rose. »

Il voulut la suivre, mais Jackie le retint par le bras.

« Docteur, laissez-lui du temps. Tout va s'arranger, mais laissez-lui un peu de temps. »

Le Docteur acquiesça et se dit que pour une fois, il allait écouter Jackie. Il laisserait le temps qu'il faudra à Rose. Il l'attendrait et serait toujours là pour elle.

Les jours passèrent, le Docteur s'était installé dans la chambre d'amis de l'appartement de Rose. Il vivait maintenant sous un autre nom et Pete l'avait engagé en tant que consultant à Torchwood.

« Il vous faudra une nouvelle identité, lui avait dit Pete. Vous ne pouvez pas garder Docteur comme nom. »

Le Docteur ne mit que quelques secondes pour se décider.

« John Noble. »

Noble. Se sera parfait, pensa-t-il. Après tout, c'était grâce à Donna s'il existait et il aura un peu plus de sa meilleure amie avec lui. Il savait ce qui était arrivé à Donna et ce que le Docteur avait dû faire. Il savait qu'un cerveau humain ne pourrait jamais supporter tout le savoir d'un Seigneur du Temps.

« Est-ce qu'il va t'arriver la même chose ? Demanda Rose après que John lui ait expliqué ce qui était arrivé à Donna.
-Non, lui avait-il répondu. Je ne suis qu'à vingt-cinq pour cent humain. Ce qu'il s'est produit avec Donna ne m'arrivera pas. »

Rose était soulagée et John ne put s'empêcher de penser que peut-être ils pourraient être heureux tous les deux. John lui prit la main et la serra. Leurs doigts s'entrelacèrent automatiquement, comme ils l'avaient toujours fait. Rose eut un pincement au cœur en regardant leurs mains, parfaites ensemble, comme cela l'avait toujours été.

Deux semaines passèrent, Rose et John passaient beaucoup de temps ensemble, ayant repris leurs habitudes qu'ils avaient quand ils étaient à bord du TARDIS. Mais Rose se refusait à ressentir plus que de l'amitié pour John. Elle avait l'impression de trahir le Docteur.

« Rose, qu'est-ce qu'il ne va pas ? Demanda Jackie. »

Toutes deux déjeunaient dans un petit restaurant près des locaux de Torchwood.

« Ça va, ne t'inquiète pas, répondit Rose.
-Ça ne se passe pas bien avec le Docteur ?
-John, répondit aussitôt Rose. Il s'appelle John. Il n'est pas... Il n'est pas lui.
-Rose... »

Jackie regarda tristement sa fille et soupira.

« Rose, il est le Docteur.
-Tu ne comprends pas.
-Au contraire, je comprends très bien. »

Jackie reposa sa fourchette et regarda sa fille. Elle avait vu à quel point Rose avait été malheureuse quand elle s'était retrouvée dans ce nouveau monde. Elle commençait seulement à aller mieux depuis qu'elle travaillait sur la construction de ce canon pour retrouver le Docteur. Et il était hors de question qu'elle laisse Rose replonger dans les ténèbres alors qu'elle pourrait être heureuse.

« Tu crois que ça a été facile quand j'ai vu Pete. Il ressemblait à l'homme que j'avais épousé. Tout en lui me faisait penser à ton père, à l'homme qu'il aurait pu devenir s'il était toujours parmi nous. Il était Pete, mais il n'était pas mon Pete. Je sais qu'il ressentait la même chose, je n'étais pas sa Jackie. Et plus le temps passait, plus je tombais amoureuse de lui et je culpabilisais. J'avais l'impression de trahir ton père. Mais vivre dans le passé nous rendait malheureux. Alors on a avancé ensemble. On est enfin une famille et jamais je ne regretterai une seule seconde. »

Des larmes coulaient sur les joues de Rose et sa mère lui prit la main.

« Tu ne peux pas savoir à quel point j'ai détester le Docteur, continua Jackie. Mais il y a une chose pour laquelle j'étais sûre, c'est qu'il t'aime et te permettre d'être avec John est la plus belle preuve d'amour qu'il puisse te donner. Ne laisse pas passer cette chance d'être heureuse. »

Rose ne répondit rien. C'était la première fois que sa mère lui racontait ce qu'elle avait vécu avec Pete. Elle eut l'impression de se sentir moins seule. Le soir venu, en rentrant chez elle, Rose trouva John dans le salon, étudiant les archives du canon dimensionnel.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-elle en s'approchant de lui.
-Rose ? Je ne pensais pas que tu rentrerais si tôt.
-John, qu'est-ce que tu fais ? »

John soupira et passa sa main dans les cheveux.

« J'essaye de faire marcher le canon et faire en sorte qu'il ne détruise pas l'univers.
-Pourquoi fais-tu ça ? »

Rose s'assit près de lui et le regarda, attendant ses explications.

« Tant que tu ne seras pas avec lui, tu ne seras pas heureuse. »

Rose eut l'impression de recevoir un électrochoc. Elle savait qu'il travaillait sur un projet depuis quelques jours, mais elle n'aurait jamais imaginé qu'il veuille la ramener auprès du Docteur. Il était prêt à tout sacrifier pour qu'elle soit heureuse. Rose se sentit très égoïste. Elle s'en voulait de lui avoir fait autant de mal sans s'en rendre compte. Elle lui prit la main et entrelaça ses doigts avec les siens.

« Arrête. S'il te plait, dit-elle.
-Rose... »

Il inspira profondément et la regarda droit dans les yeux.

« Il t'a laissé avec moi, et tu n'as pas eu le choix.
-Mais maintenant j'ai le choix. Et j'ai décidé de rester ici, avec toi. Alors s'il te plait, laisse-moi avoir le choix. »

Rose lui caressa la joue et le regarda pour la première fois depuis qu'ils étaient de retour dans le monde de Pete et vit ce visage si jeune avec ce regard si âgé qui avait vu la fin de l'univers. Un regard qu'elle avait vu des centaines de fois. C'est alors qu'elle comprit ce que le Docteur et Jackie avaient essayé de lui expliquer. John était le Docteur.

« Docteur, murmura-t-elle.
-Comment m'as-tu appelé ? Demanda-t-il avec un immense sourire.
-Docteur. »

Le visage de John s'illumina de plus en plus et il embrassa Rose. Il l'avait embrassé sur un coup de tête et eut peur qu'elle ne le repousse. Mais ses peurs et ses doutes s'envolèrent quand Rose répondit à son baiser.

~00~

Les années passèrent. Rose et John s'étaient mariés et avaient eu deux enfants. Leur vie était remplie de joies, de peines, de rires, de pleurs, de disputes, de réconciliations et de voyages à bord de leur propre TARDIS.

Rose était assise sur un banc dans un parc, auprès de son mari. Tous deux surveillaient leurs petits enfants qui jouaient un peu plus loin. Rose sentit la main de John se glisser dans la sienne et sourit en le regardant. Elle repensait à sa vie et ne l'aurait échangé pour rien au monde. Le Docteur avait toujours fait parti de sa vie. Qu'il soit l'inconnu qui l'avait sauvé quand elle était enfant, son professeur, le Seigneur du Temps qui lui avait montré les étoiles ou l'homme à ses côté qu'elle avait épousé. Peu importe l'apparence qu'il avait ou qu'il soit dans cet univers ou dans un autre. Elle aimerait le Docteur jusqu'à son dernier souffle.

« Combien de temps vas-tu rester avec moi ? Demanda-t-elle à son mari. »

John la regarda et sourit.

« Pour toujours. »

 

 

Fin

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25 avril 2016

La chambre oubliée

La chambre oubliée

 

 

Disclaimer : Doctor Who est une série de la BBC.

 


Amy marcha le long du couloir du TARDIS. Cela faisait maintenant une semaine qu'elle voyageait avec son 'Docteur débraillé'. Mais chaque jour à l'intérieur du vaisseau lui apportait son lot de surprises. De nouvelles pièces apparaissaient comme par enchantement, la cuisine changeait de place à chaque fois, ainsi que la bibliothèque à l'intérieur de la piscine. Il n'y avait vraiment que le Docteur pour trouver ça cool d'avoir la bibliothèque avec la piscine.

Amy continua son chemin dans ce vaisseau plus grand à l'intérieur et ne put s'empêcher de penser à Rory. Elle se sentait coupable d'être partie avec le Docteur. Après tout, quelle personne s'enfuyait la veille de son mariage avec un autre homme ? Elle aimait Rory, plus que tout. Mais elle avait ressenti le besoin de partir. De vivre une aventure extraordinaire. De réaliser son rêve d'enfant et de voyager dans les étoiles avec le Docteur. Amy savait qu'à tout moment le voyage s'arrêterait et qu'elle devrait retourner à la réalité, alors en attendant, elle profitait de tous les moments passés avec lui.

Amy arriva au bout du couloir et c'est alors qu'elle le vit, dans le coin de son œil. Une porte. Elle tourna doucement la tête et vit une porte en bois avec la gravure d'une rose au centre. Amy était déjà passée des dizaines de fois dans ce couloir et c'était la première fois qu'elle voyait cette porte. Elle se dirigea vers elle et toucha la gravure du bout des doigts. Encore un nouveau mystère du TARDIS. Amy descendit sa main sur la poignée et la tourna. Elle n'était pas fermée à clé et la jeune femme la poussa à peine lorsque le Docteur arriva à grandes enjambées et ayant un immense sourire.

« Ah ! Amy te voilà ! Que dirais-tu de l'année 3676. Une très bonne année si tu... »

Il se tut et regarda intensément la porte. Son sourire disparut.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il.
-Cette porte est apparue, je ne l'avais encore jamais vu, répondit Amy. Je me demandais ce qu'il y avait à l'intérieur.
-Il n'y a rien d'intéressant. »

Il posa sa main sur la poignée et referma la porte.

« Très bien, dit-il en retrouvant le sourire. L'année 3676 ?
-Docteur, qu'il y a-t-il derrière cette porte ?
-Je te l'ai dit. Rien d'intéressant. Dépêchons-nous Amy, il y a encore tant à voir.
-Pourquoi vous ne voulez pas répondre ? »

Le Docteur perdit de nouveau son sourire et son visage se fit plus dur. Les questions d'Amy l'énervaient. Elle l'avait déjà vu en colère et espérait ne jamais le revoir dans cet état. Que pouvait-il y avoir derrière cette porte pour le faire réagir ainsi ?

« Amelia ! »

Amy sursauta. Il ne l'avait plus appelé Amelia depuis qu'elle voyageait avec lui.

« Il n'y a rien, continua-t-il. Alors oublie cette porte. »

Le Docteur s'en alla, ne faisant pas attention si Amy le suivait. La jeune femme se retourna vers la porte, mais celle-ci avait disparu.

Le Docteur arriva dans la salle des commandes et attendit quelques minutes pour se calmer. Il savait qu'Amy ne l'avait pas suivi. Il l'avait surement choqué sur sa manière de réagir face à cette porte. La chambre de Rose. Il ne pensait pas que revoir cette porte lui ferait cet effet. Il avait l'impression que ses cœurs se brisaient en mille morceaux et que le souffle lui manquait. Il se souvenait lors de sa régénération précédente lorsque Rose avait été emportée dans le monde de Pete, il avait passé tellement de temps dans cette chambre, cherchant un moyen qui le ferait se sentir près d'elle. Il s'en était voulu de ne lui avoir jamais avoué qu'il l'aimait. Et l'avoir retrouvé après tout ce temps pour la perdre à nouveau n'avait fait que le briser un peu plus.

Le TARDIS avait gardé sa chambre intact lors de sa reconstruction. Le vaisseau avait agi de sa propre volonté en laissant la chambre de Rose telle qu'elle l'avait laissé. Le Docteur était depuis passé plusieurs fois devant cette porte, sans jamais l'ouvrir, sans jamais s'arrêter devant ou la regarder. Il avait pensé qu'en se régénérant, il aurait oublié ce qu'il ressentait pour Rose, que la douleur serait moins forte. Mais voir Amy devant cette porte, s'apprêtant à l'ouvrir, avait fait resurgir tous ses sentiments qu'il pensait enfouis. Il sentit le TARDIS vibrer comme pour le réconforter.

~00~

Amy sortit de la cuisine et se dirigea vers sa chambre. Les derniers mois qu'elle venait de vivre avaient été les pires de toute sa vie. Jamais elle n'aurait imaginé que River Song et Mel n'étaient autre que sa fille. Et imaginer Melody grandir sans elle et Rory lui était insupportable. Elle s'adossa contre le mur et inspira profondément pour se calmer. Elle ferma les yeux quelques secondes et sourit en imaginant leur prochaine aventure avec River. Elle attendait avec impatience le moment où elle reverrait sa fille.

Amy ouvrit les yeux sur le mur d'en face et vit la porte en bois avec la rose gravée. La jeune femme resta quelques secondes à la fixer, surprise de revoir cette porte. Amy ne l'avait vu qu'une seule et unique fois et n'en avait plus jamais parlé au Docteur. Elle avait peur de sa réaction si elle abordait à nouveau le sujet. Et avec le temps, elle avait fini par oublier l'existence de cette porte. Elle s'avança et posa sa main sur la poignée.

« Amy ! L'appela Rory. »

La jeune femme soupira en levant les yeux au ciel. Décidément, à chaque fois qu'elle voulait ouvrir cette porte, quelqu'un venait l'interrompre. Elle se retourna vers Rory qui venait vers elle.

« Qu'est-ce que tu fais ? Demanda-t-il.
-J'essaye de savoir ce qu'il y a derrière cette porte.
-Ça ne serait pas cette fameuse porte secrète ? »

Lors du premier voyage de Rory à bord du TARDIS, Amy lui avait parlé de la « porte secrète », comme elle l'avait surnommée.

« C'est celle-là et cette fois, j'ai bien l'intention de voir ce qu'il y a derrière.
-Tu sais que ça ne plaira pas au Docteur s'il apprend ce que tu fais.
-Il n'aura aucune raison de se mettre en colère s'il n'est pas au courant. »

Amy demanda à Rory de faire le guet et posa sa main sur la poignée, mais la porte refusait de s'ouvrir. Le TARDIS avait l'air de ne pas vouloir la laisser entrer. Amy ne put s'empêcher de penser au Docteur et à la réaction qu'il avait eu. Elle se dit alors qu'elle devrait laisser tomber et ne plus s'occuper de ce qu'il y avait derrière cette porte. Mais pourtant, elle avait le sentiment que si elle l'ouvrait, elle découvrirait ce qui pouvait rendre le Docteur si triste. Elle l'avait remarqué depuis le début. Même lorsqu'il souriait, il avait toujours cette tristesse dans le regard. Amy avait compris que cela n'avait aucun rapport avec Gallifrey et la Guerre du Temps. Non, Amy connaissait bien ce regard. C'était le regard qu'elle voyait à chaque fois qu'elle se regardait dans une glace quand Rory avait disparu. Elle comprit que le Docteur avait perdu une personne qu'il aimait. Tout ce qu'elle voulait, c'était l'aider. Amy entendit soudain le déclic de la serrure. Le TARDIS connaissait ses intentions et voulait aussi aider le Docteur. Amy poussa doucement la porte, retenant sa respiration.

« Amy, dit nerveusement Rory. Ce n'est pas une bonne idée.
-Tu n'es pas obligé de rester. »

Rory soupira. Décidément quand sa femme avait une idée en tête, rien ne pouvait la faire changer d'avis. Amy entra enfin dans la pièce, suivi de Rory, et regarda autour d'elle. Il s'agissait d'une chambre, aux murs rose pales. Le lit était défait, comme si la personne qui vivait dans cette chambre venait de la quitter. Quelques vêtements étaient éparpillés sur le sol et un magazine était posé au bout du lit. Sur la commode, ils pouvaient voir plusieurs photos, des bijoux rangés dans une petite boite ouverte et du maquillage. Amy et Rory avaient tous les deux l'impression que la personne était seulement partie pour quelques heures et qu'elle allait revenir d'un instant à l'autre.

Amy s'approcha de la table de nuit où deux cadres étaient posés et en attrapa un. Sur la photo se trouvait trois personnes. Une jeune fille qui ne devait pas avoir plus de vingt ans, blonde et les yeux marrons. Elle était entourée de deux hommes. L'un d'eux était brun et avait un sourire charmeur. Il était bel homme et semblait en jouer. L'autre homme était un peu plus âgé. La première chose qu'Amy remarqua était ses grandes oreilles. Il avait des cheveux bruns coupés très courts et les yeux bleus. Il avait quelque chose de familier dans le regard, mais Amy n'arrivait pas à savoir ce que c'était. La jeune femme reposa le cadre et attrapa le second. Elle vit la même jeune fille blonde de la première photo. Un homme était près d'elle. Il était brun, les cheveux en bataille et portait un costume marron. Ils discutaient et souriaient. La photo avait surement été prise sans qu'aucun d'eux ne s'en rendent compte. Ils se regardaient comme s'ils étaient seuls au monde et que plus rien ne comptait autour d'eux. Amy avait aussi ce genre de photo avec Rory. C'était une photo de deux personnes amoureuses. Rory s'approcha d'Amy et observa lui aussi la photo que sa femme avait dans les mains.

« Pond ! »

Amy et Rory sursautèrent. Ils se retournèrent et se retrouvèrent face au Docteur. Rory baissa le regard, se sentant coupable de s'être mêlé de choses qui ne le regardaient pas.

« Je peux savoir ce que vous faîtes ? »

Amy et Rory s'échangèrent un regard.

« On sait qu'on aurait pas dû... Commença Rory. »

Mais Amy le fit taire en lui donnant un coup de coude dans les côtes.

« Docteur, dit Amy. À qui appartenait cette chambre ? »

Le Docteur détailla la chambre quelques secondes. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'y avait pas mis les pieds. Tout était tel que Rose l'avait laissé. Il arrivait presque à sentir l'odeur du parfum qu'elle portait.

« Docteur, continua Amy voyant qu'il ne répondait pas. Est-ce qu'elle appartenait à la fille sur les photos ? »

Le Docteur prit le cadre qu'Amy lui tendait. Il se souvenait parfaitement de cette journée. La photo avait été prise lors d'une visite qu'ils avaient fait à Jackie quelques mois avant qu'elles ne soient bloquées toutes les deux dans le monde de Pete. Jackie avait pris cette photo sans qu'aucun d'eux ne s'en rendent compte et l'avait donné à Rose avant qu'ils ne repartent à bord du TARDIS.

« Qui est-ce ? Demanda Amy.
-Rose, répondit le Docteur. Rose Tyler. On voyageait ensemble il y a longtemps. »

Sa voix tremblait et il espérait que ni Amy, ni Rory ne le remarquent. C'est pour cela qu'il se refusait de retourner dans cette chambre. Malgré le temps qui passait, la perte de Rose lui était toujours aussi douloureuse. Depuis sa régénération, il s'était forcé à ne plus y penser, jusqu'à essayer d'en oublier cette chambre, mais c'était impossible. Et se retrouver dans cette pièce, entouré de ce qui lui appartenait, ne faisait qu'accentuer cette peine.

« Docteur, vous pleurez, dit Amy. »

Le Docteur sortit de ses pensées lorsqu'il sentit la main d'Amy lui essuyer les larmes qui coulaient sur sa joue. Il ne s'était même pas rendu compte qu'il pleurait. C'était la première fois que Rory et Amy le voyaient pleurer. C'était la première fois qu'ils le voyaient aussi humain. Ils comprirent alors que l'homme sur la photo était le Docteur avec un visage différent et qu'il aimait toujours Rose Tyler. Le Docteur s'essuya le visage, effaçant toutes traces de larmes.

« Elle devait être spéciale, ajouta Rory.
-Oui, sourit le Docteur. Elle était très spéciale. Elle était fantastique.
-Que lui est-il arrivé ? Demanda Amy. »

Le Docteur lui lança un sourire rempli de tristesse. Il approcha son visage à quelques centimètres du sien et la regarda droit dans les yeux.

« C'est une histoire longue et ennuyeuse. Et je n'aime pas ce qui est ennuyeux. »

Le Docteur se recula aussitôt. Il leur fit un immense sourire et tapa un coup dans ses mains.

« Bien, dit-il avec enthousiasme. Je vous avais promis Sydney au vingt-cinquième siècle et nous sommes arrivés. »

Il sortit rapidement de la chambre, disant au couple de se dépêcher. Amy et Rory savaient qu'il ne voulait plus parler de Rose ou de ce qu'il lui était arrivée. Mais quand il sera prêt et qu'il aura besoin de parler, ils seraient là pour l'écouter et l'aider. Amy et Rory quittèrent à leur tour la chambre, prêts à suivre le Docteur dans de nouvelles aventures.

 

Fin

18 avril 2016

Une dernière visite

Une dernière visite

 

 

Disclaimer : Doctor Who est une série de la BBC.

 


Le Docteur regarda Donna et sa famille une dernière fois avant de rejoindre le TARDIS. Au moins, il avait pu la voir encore une fois, heureuse le jour de son mariage, même si elle ne saura jamais qu'il était près d'elle. Il entra à l'intérieur du TARDIS et se dirigea vers les commandes. Il avait encore tellement à faire avant de disparaître. Mais la chose la plus importante, il devait la réaliser maintenant, alors qu'il en avait encore la force. Il refusait de voir sa vie avec Rose disparaître.

Il appuya sur plusieurs boutons, se dirigea de l'autre côté de la console et abaissa le levier. Le TARDIS disparut dans le temps et l'espace et arriva à destination au bout de deux minutes. Il se trouvait sur la planète Dahlia, en plein soixantième siècle. Le festival de la planète allait commencer plus tard dans la journée et les touristes venus de tout l'univers affluaient pour assister à l'évènement. Le Docteur avança dans les rues de la capitale, sachant parfaitement où il devait se rendre.

Il s'arrêta devant une boutique de souvenirs, la plus grande de la ville. Il entra et se dirigea dans le fond du magasin où il trouva la personne qu'il cherchait. Il s'agissait de sa régénération précédente qui se tenait devant une étagère remplie d'objets. Des babioles sans grandes valeurs qui ne servaient qu'à faire dépenser l'argent des touristes. Le Docteur observa son double avec insistance. C'était sous cette forme que son histoire avec Rose avait commencé et il était hors de question que cela change. L'autre Docteur, se sentant observé, regarda dans sa direction. En un seul regard, il comprit qui était cet homme. Il lui fit un signe de la tête, lui indiquant de le suivre. Ils se retrouvèrent dans une petite rue déserte, un endroit parfait pour parler tranquillement. Le neuvième Docteur détailla l'homme devant lui.

« Alors c'est à ça que je vais ressembler. Il ne manquait plus que ça, dit-il en levant les yeux au ciel.
-Ne critiques pas trop vite, cette régénération est ma préférée. »

Le Docteur plongea quelques secondes dans ses souvenirs. Tous ces moments qu'il avait passé sous cette forme, toutes ces personnes qui l'avait accompagné. Martha, Donna, Mickey, Jack et surtout Rose.

« Pourquoi es-tu là ? Demanda le neuvième Docteur perdant patience.
-Je suis là pour Rose. »

Le neuvième Docteur écarquilla les yeux, surpris de cette révélation.

« Rose ! L'humaine que j'ai rencontré ? »

Le Docteur acquiesça.

« Je me souviens parfaitement de ce qu'il c'est passé.
-Tu veux dire quand je lui ai proposé de m'accompagner et qu'elle a refusé pour rester avec son petit-ami.
-Tu dois retourner la voir et lui demander à nouveau de t'accompagner. »

Le neuvième Docteur lâcha un petit rire et secoua négativement la tête.

« Désolé, mais non, répondit-il sèchement. Je ne demande jamais de m'accompagner deux fois. Tu le sais très bien.
-Je le sais. Mais cette fois je te demande de faire une exception. »

Le Docteur passa ses mains dans les cheveux et le ébouriffa nerveusement. Le neuvième Docteur décida qu'il était temps pour lui de partir.

« Attends ! »

Le neuvième Docteur s'arrêta. La voix de sa nouvelle régénération était si désespérée qu'il se décida de l'écouter. Il se connaissait, il savait qu'il ne prendrait jamais le risque de se rencontrer si se n'était si important. Il se retourna et le regarda droit dans les yeux.

« Pourquoi ? Demanda-t-il. Pourquoi est-ce que c'est si important que je retourne la voir ?
-Rose est spéciale. Je sais que tu t'en es rendu compte dès la première fois que tu l'as vu. Il n'y a pas si longtemps, j'étais comme toi. Plein de colère. Mais Rose... Sans elle, je ne sais pas ce que je serais devenu. »

Un immense sourire illumina le visage du Docteur tandis qu'il se remémorait tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Le neuvième Docteur le regarda, surpris de voir un tel sourire. Cela faisait tellement longtemps qu'il n'avait pas souritcomme ça. Mais pourtant, il sentait que quelque chose n'allait pas.

« Si elle est si spéciale, demanda le neuvième Docteur, pourquoi n'est-elle pas avec toi ? »

Un voile de tristesse passa dans le regard du Docteur. La vision de Rose emportée à jamais dans le monde parallèle et son visage en pleur quand il l'avait revu à Bad Wolf pour lui faire ses adieux, l'avait hanté pendant tellement longtemps et continuera de le hanter jusqu'à la fin. Et l'espoir qu'il avait ressenti quand il l'avait revu dans cette rue. Quand il l'avait tenu dans ses bras, il aurait voulu que cet instant ne se termine jamais, que le temps s'arrête. Naïvement, il avait cru que l'univers lui permettait enfin d'être heureux. Il avait cru qu'ils pourraient tenir cette promesse qu'ils s'étaient faite. Pour toujours. Mais la réalité les avait de nouveau rattrapé et il savait qu'il ne pourrait jamais vraiment la rendre heureuse. Pas comme elle le méritait. Alors il l'avait laissé encore une fois sur cette plage avec son clone. Mi-humain, mi-Seigneur du Temps.

« Je ne peux pas te le dire. Tu devras le vivre. »

Une violente douleur lui traversa tout le corps. Il s'adossa sur le mur pour s'empêcher de tomber et posa sa main sur la poitrine essayant de reprendre son souffle.

« Tu te régénères, dit le neuvième Docteur reconnaissant les symptômes.
-Je n'en ai plus pour longtemps. Je ne sais pas si lors de ma prochaine régénération ce que je ressens pour Rose sera toujours là ou si elle deviendra un souvenir parmi tant d'autres. »

Non, il ne voulait pas qu'elle ne devienne qu'un souvenir, pensa-t-il. Il leva les yeux sur sa neuvième régénération, mais il savait qu'il ne l'avait pas encore convaincu.

« Je t'en pris, dit-il. Ne fais pas ça. Ne nous fais pas ça. Un jour tu comprendras à quel point on a besoin d'elle et tu ne regretteras pas de l'avoir demandé à nouveau de t'accompagner.
-Même si je retourne la voir, elle ne voudra jamais laissé son petit ami. »

Malgré la douleur qui se faisait plus forte, le Docteur lança un petit sourire.

« Dis-lui que le TARDIS voyage aussi dans le temps. »

Le neuvième Docteur écarquilla les yeux.

« Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt, marmonna-t-il. »

Il partit en courant vers son TARDIS pour retrouver Rose quelques secondes après l'avoir laissée avec Mickey. Le Docteur sut alors qu'il avait réussi. Il retourna avec grande difficulté dans le TARDIS et programma sa destination. Il n'en avait plus pour longtemps, la douleur était de pire en pire, mais il devait tenir. Rien qu'un peu. Il avait encore un voyage à faire. Il devait voir Rose encore une fois. Il voulait passer ses derniers instants avec elle, même s'il devait la voir de loin. Il arriva enfin à destination, se trainant presque dans les rues enneigées de Londres le 1er janvier 2005.

 

Fin

11 avril 2016

Juste une danse

Juste une danse

 

 

Disclaimer : Once Upon a Time est une série de Edward Kitsis, Adam Horowitz et ABC.

 


Belle entra dans la grande salle du château et commença son travail. Rumplestiltskin était sorti, ce qui lui restait l'après-midi pour finir ce qu'elle avait à faire. Les rayons du soleil envahissaient la pièce, le printemps était bel et bien arrivé. Belle s'approcha de la fenêtre et observa les bois au loin. Elle regarda ensuite le sol où quelques jours plus tôt se trouvait le rideau qu'elle avait décroché et ne put s'empêcher de sourire. Jamais elle aurait cru en acceptant de suivre Rumplestiltskin, qu'elle se plairait avec lui. Elle prit son balai et commença à balayer dans toute la pièce.

Au bout de plusieurs minutes, elle sentit la chaleur du soleil sur elle. Elle regarda une nouvelle fois la fenêtre et pensa à son village. Tous les ans, à cette époque, son père organisait un bal pour fêter l'arrivée du printemps. C'était une tradition depuis des générations et elle se souvenait que c'était la fête préférée de sa mère. Malgré le chagrin qu'il ressentait depuis la mort de sa femme, Maurice continuait de l'organiser pour honorer la mémoire de la femme qu'il aimait.

Belle se demandait si cette année la fête du printemps allait avoir lieu. L'an dernier, elle était accompagnée pour la première fois par Gaston. Tout ce qu'il voulait, c'était qu'elle reste parader à son bras comme la future bonne épouse qu'il voulait qu'elle devienne. Mais elle n'éprouvait que de la sympathie pour Gaston, pas de l'amour. Jamais elle ne pourrait aimer un homme aussi superficiel que lui. Au moins, maintenant que Rumplestiltskin l'avait emmené avec lui, elle n'avait plus à épouser Gaston.

Belle fredonna une chanson que sa mère aimait chanter. Elle ferma les yeux et imagina la salle de bal, les invités, les habits élégants qu'ils portaient. Belle se mit à tourner sur elle-même et se déplaça dans toute la salle, s'imaginant aux bras d'un chevalier sortit des livres qu'elle lisait. Elle continua à danser durant quelques minutes jusqu'à ce qu'elle se cogne contre quelque chose où plutôt quelqu'un. Elle ouvrit les yeux et se retrouva nez à nez avec Rumplestiltskin. Elle sursauta, ne s'attendant pas à le voir rentrer aussi vite.

« Je suis désolée, dit-elle en rougissant. Je n'ai pas vu le temps passer. Je vais continuer à ranger.
-Non, laissez. Vous pourrez continuer demain. »

Belle sourit et acquiesça.

« Vous aviez l'air de bonne humeur, dit Rumplestiltskin. Qu'est-ce qui vous rend si joyeuse ?
-Je pensais au bal du printemps que mon père organise tous les ans.
-Comme toutes les jeunes femmes, vous aimez les bals. »

Belle lui lança un sourire avant de s'asseoir sur la table.

« À vrai dire, je n'ai jamais vraiment aimé les bals. Mais celui-ci est différent.
-Et en quoi est-il différent ?
-Il me fait penser à ma mère. C'était le bal qu'elle préférait. »

Un voile de tristesse passa dans le regard de la jeune femme.

« Elle est décédée quand je n'étais encore qu'une enfant. »

Rumplestiltskin l'observa. C'était la première fois qu'elle lui racontait quelque chose d'aussi personnel. Il ne supportait pas de la voir aussi triste. Il ne savait pas pourquoi, mais il voulait lui faire retrouver le sourire. Alors il lui dit la première chose qui lui vint à l'esprit.

« Voudriez-vous danser ? Demanda-t-il.
-Oh ! Je ne suis pas très douée.
-Vous vous débrouilliez pourtant très bien.
-Il n'y a pas de musique. »

Rumplestiltskin claqua des doigts et une musique se fit entendre dans la pièce. Belle ne put s'empêcher de sourire. Rumplestiltskin lui tendit la main.

« Voulez-vous danser très chère ? »

Belle ne répondit pas tout de suite, hésitante.

« Ce n'est qu'une danse, reprit Rumplestiltskin. »

Elle lui prit alors la main et tous deux se mirent à danser. C'était la deuxième fois qu'elle se retrouvait dans ses bras. Peu importe ce que tout le monde disait de lui, en cet instant, elle se sentait protégée. Il y a bien longtemps qu'elle ne s'était pas sentie aussi bien et aussi heureuse. Et malgré ce qu'il pensait, elle savait qu'il n'était pas un monstre. Belle se rapprocha de lui et Rumplestiltskin se crispa. C'était la première fois depuis des années que quelqu'un se trouvait aussi proche de lui, sans avoir peur. Se rendant compte de cette proximité, Rumplestiltskin s'éloigna rapidement. Il cacha ses mains derrière son dos, pour ne pas que Belle remarque qu'il tremblait. Il détestait cette sensation, comme lorsqu'il était humain.

« Je vous remercie pour cette danse, dit-il. »

Il fit une révérence et quitta la pièce. Belle finit de ranger la pièce. Elle avait remarqué le trouble de Rumplestiltskin, mais sourit en repensant à la danse qu'ils venaient de partager.

 

Fin

4 avril 2016

Retrouvailles

Retrouvailles

 

 

Disclaimer : Once Upon a Time est une série de Edward Kitsis, Adam Horowitz et ABC.

 


Elle ouvrit les yeux. Elle venait de passer une nuit agitée, des rêves étranges étaient encore venus perturber son sommeil. C'était toujours le même rêve avec cette personne. Elle ne savait pas de qui il s'agissait, mais elle était sûre que c'était un homme. Elle n'arrivait jamais à voir son visage. Il lui arrivait parfois de se demander si cet homme était réel, si elle l'avait déjà rencontré, ou si elle l'avait inventé.

À vrai dire, elle n'arrivait plus à distinguer le vrai du faux. Tout ce dont elle se rappelait, c'était son prénom, Lacey, et qu'elle était enfermée dans cette pièce minuscule depuis des années avec pour seule visite celle des infirmières qui lui faisaient prendre différentes sortes de cachets. Et il y avait aussi cette femme qui était venue la voir quelques rares fois. Lacey ne savait pas qui elle était, mais ses visites l'effrayaient, c'était comme si cette femme lui voulait du mal. Mais à ces moments là, elle repensait à cet homme et ça la rassurait. Elle arrivait à espérer que quelqu'un l'attendait quelque part et qu'il viendrait la chercher. Malgré les jours qui passaient dans cet endroit abominable, elle voulait garder espoir. Elle s'assit sur son lit et replia ses genoux vers sa poitrine. La porte s'ouvrit et un homme entra, tenant un plateau repas. Elle imagina qu'il devait être le matin, elle avait complètement perdu la notion du temps. Elle regarda l'infirmier qui posa le plateau devant elle. C'était la première fois qu'elle le voyait.

« Je ne vous avais jamais vu auparavant, osa-t-elle dire.
-C'est ma première journée, répondit-il simplement. »

Il allait sortir quand Lacey l'interpela une nouvelle fois.

« Attendez ! Quel est votre nom ?
-Jefferson. »

Jefferson la regarda une dernière fois avant d'ajouter :

« C'est une belle journée pour sortir. »

Lacey ne comprenait pas. Pourquoi lui disait-il cela ? Cela faisait des années qu'elle était enfermée. Elle regarda vers son plateau et fut surprise de constater que ses cachets n'y étaient pas. C'était la première fois que quelqu'un les oubliaient. Elle leva les yeux où se tenait Jefferson, mais celui-ci était parti en laissant la porte entrouverte. Lacey fixa la porte quelques secondes, s'attendant à ce que l'infirmier revienne. Elle se leva et tendit l'oreille. Il n'y avait aucun bruit. Elle avança, poussa la porte et sortit dans le couloir. C'était sa chance de s'échapper de cette prison.

Elle marcha le long du couloir et arriva devant le bureau de l'infirmière qui semblait profondément endormie, une tasse de thé encore chaude était posée sur son bureau. Elle regarda vers la porte et vit un homme disparaître, elle reconnu l'infirmier et le suivit. Elle avait l'impression qu'il lui montrait le chemin. Elle arriva dans le grand hall de l'hôpital. La première chose qui la choqua fut toutes ces personnes présentes. Infirmières, médecins, patients. Elle n'était pas habituée à voir autant de monde. Mais malgré tout ce monde, personne ne faisait attention à elle. Ils devaient certainement penser qu'elle n'était qu'une patiente comme les autres. Elle se dirigea vers la sortie, essayant de passer inaperçu. Elle était si près du but, elle ne voulait pas se faire remarquer et retourner dans cet enfer. Elle sortit enfin de l'hôpital et respira profondément. Cela faisait-il combien de temps qu'elle n'avait pas senti les rayons du soleil sur sa peau, le vent dans ses cheveux ? Elle avait cessé de compter après plusieurs mois. Sa tête lui tournait, mais elle refusait de s'arrêter. Elle continua son chemin tout droit, se dirigeant vers la ville.

~00~

Emma se trouvait dans le café de Granny en compagnie de Mary Margaret. C'était une routine qu'elles avaient toutes les deux installé depuis l'emménagement d'Emma. Et cette dernière ne s'en plaignait pas. Elle aimait le fait d'avoir trouvé une véritable amie en la personne de Mary Margaret. Par moment, elle lui arrivait même de la considérer comme sa famille.

La porte du café s'ouvrit et monsieur Gold entra. Le silence s'installa tandis qu'il allait s'asseoir au comptoir. Granny sortit des cuisines et alla à sa rencontre, une enveloppe à la main. Probablement le loyer qu'il venait chercher. Au bout de quelques secondes, il mit l'enveloppe dans la poche intérieur de sa veste, se leva et se dirigea vers la sortit. Il passa à côté de la table d'Emma et de Mary Margaret et leur lança un sourire en coin.

« Mademoiselle Blanchard, Shérif Swan, les salua-t-il. »

Mary Margaret lui répondit poliment et il sortit. Emma eut l'impression d'entendre les personnes présentes dans le café reprendre leur respiration. Décidément, cet homme lui faisait horreur. La seule satisfaction qu'elle avait eu, était de l'avoir mis derrière les barreaux, même si cela n'avait duré que quelques heures. Un sourire se dessina sur ses lèvres. Si seulement elle pouvait recommencer. La porte s'ouvrit de nouveau, David entra et alla s'asseoir à une table. Emma regarda Mary Margaret qui semblait de plus en plus mal à l'aise.

« Tu veux qu'on s'en aille, proposa Emma.
-S'il te plait. »

Depuis sa sortie de prison, Mary Margaret essayait par tous les moyens d'éviter David malgré que ce dernier faisait tout pour lui parler. Les deux femmes se levèrent et quittèrent le café. Une fois dehors, elles se dirigèrent vers la voiture d'Emma qui était garée sur le trottoir d'en face.

« Je t'emmène au travail si tu veux, proposa Emma.
-Merci, mais ça ira. Il me reste encore du temps, je vais marcher un peu. »

Emma s'apprêtait à lui répondre quand quelque chose attira son attention. Il s'agissait d'une jeune femme brune qui se dirigeait vers une petite ruelle. Elle semblait complètement perdue et le plus étrange fut qu'elle portait des vêtements d'hôpital.

« Emma, tu vas bien ? »

Elle se tourna vers son amie et acquiesça. Elle regarda ensuite la jeune femme qui semblait avoir disparu. Emma se dirigea vers la ruelle, suivit de près par Mary Margaret qui était inquiète de l'attitude de son amie. Arrivée à destination, Emma vit la jeune femme qui regardait partout autour d'elle. Oui, elle était vraiment perdue.

« Excusez-moi, dit Emma. »

La jeune femme sursauta et se retourna. Elle avait de longs cheveux bruns bouclés qui n'étaient pas peignés, le teint blanc et des yeux bleus. Elle était vraiment très belle et devait avoir dans les vingt ans. Emma la regarda bien, mais elle ne la reconnaissait pas. C'était la première fois qu'elle la voyait à Storybrooke.

« Est-ce que l'on peut vous aider ? Demanda Emma. »

La jeune femme ne répondit rien et semblait sur ses gardes.

« Vous êtes perdue ? Tenta de nouveau le shérif. Vous voulez que l'on vous ramène à l'hôpital ? »

La jeune femme écarquilla le yeux et se mit à trembler. Elle était de plus en plus paniquée et fit un pas en arrière.

« Non ! S'exclama-t-elle. Ne me ramenez pas là-bas, je vous en pris. Ne me ramenez pas !
-D'accord, vous n'irez pas à l'hôpital, ne vous inquiétez pas. Mais dîtes-moi au moins votre nom ?
-La... Lacey. »

Emma acquiesça. Lacey se calmait peu à peu, sachant qu'elle ne retournerait pas à l'hôpital.

« Et votre nom de famille ?
-Je... Je ne sais pas. »

Emma et Mary Margaret se lancèrent un regard. Comment pouvait-elle ignorer son nom de famille ?

« Ce n'est pas grave, dit Emma. Venez avec moi, on va tenter de savoir qui vous êtes. »

Mais Lacey ne bougea pas.

« Ne vous inquiétez pas, je vous promets qu'on n'ira pas à l'hôpital. Je veux simplement vous aider. »

Lacey la regarda quelques secondes, se demandant si elle pouvait leur faire confiance. Mais elle n'avait pas d'autre choix. Elle se trouvait dans une ville inconnue, ne sachant même pas son propre nom de famille. Elle finit par acquiescer et suivit Emma qui l'accompagna jusqu'au bureau du shérif.

~00~

Le lendemain matin, Emma arriva à son travail, s'assit derrière son bureau et poussa un soupire. Le mystère Lacey restait entier. Excepté son nom, la jeune femme ne se souvenait de rien. À part avoir était enfermée dans une chambre d'hôpital. En attendant d'en savoir plus, elle vivait avec Emma et Mary Margaret. Cette dernière avait insisté pour qu'elle reste avec elles, le temps qu'elles en sachent plus. « Elle n'a nul part où aller », lui avait dit Mary Margaret, « On ne peut pas la laisser seule ». Et Emma avait fini par accepter.

La porte de son bureau s'ouvrit et Regina entra. Emma soupira. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien encore lui vouloir ? La maire s'arrêta devant de son bureau et s'en plus attendre entra dans la vif du sujet.

« Mademoiselle Swan, j'ai besoin de vous de toute urgence sur une affaire de disparition.
-Bonjour à vous aussi Regina. »

Regina leva les yeux au ciel, agacée.

« Évitez les plaisanteries, cette affaire est très sérieuse. »

Emma se redressa sur sa chaise. Après tout, elle était le shérif de la ville et retrouver les personnes disparus était sa spécialité.

« Qui dois-je retrouver ? Demanda-t-elle.
-Une patiente du service psychiatrique a disparu hier. »

Le visage de Lacey apparut dans l'esprit d'Emma. Serait-il possible qu'il s'agisse d'elle ?

« Pouvez-vous me donner son nom, où une quelconque information qui pourrait m'aider ? Demanda Emma.
-Malheureusement, personne ne connait son nom. »

Emma leva les sourcils. Comment le personnel de l'hôpital pouvait ignorer le nom d'un de leur patient.

« Comment ça, vous ne connaissez pas son nom.
-Cette jeune femme a été retrouvée dans la forêt il y a trois ans. Elle ne se souvenait plus de rien et divaguait. Les médecins ont jugé préférable de la garder dans le service psychiatrique, afin qu'elle ne constitue aucun danger pour elle-même ou autrui.
-Et personne n'a cherché à savoir qui elle était.
-Bien sûr que si, mais les recherches n'ont malheureusement pas été concluantes. »

Regina lui donna une description physique de la patiente et Emma était maintenant persuadée qu'il s'agissait bien de Lacey.

« Je compte sur vous pour la retrouver au plus vite, dit Regina. Je ne voudrais pas qu'il lui arrive quelque chose. »

Emma acquiesça, lui disant qu'elle allait commencer les recherches. Regina quitta alors le bureau du shérif, satisfaite par cette réponse.

Une chose était sûre, la visite de Regina avait motivé Emma pour découvrir qui était Lacey. Elle savait que la maire lui avait parlé de la jeune femme et une chose était sûre, si Regina avait un lien avec Lacey, cela n'augurait rien de bon. Emma se leva et alla chercher les dossiers des personnes disparues. Storybrooke était une petite ville, cela devrait aller vite, pensa-t-elle. Elle posa les dossiers sur son bureau et commença à les éplucher.

Au bout d'une heure, elle tomba sur le dossier de Lacey French. Ça ne pouvait être qu'elle, pensa Emma. Il n'y avait aucune photo. Emma lut attentivement le dossier. Il ne pouvait s'agir que de la jeune fille qu'elle avait rencontré la veille. Lacey était la fille de Moe French et avait disparu du jour au lendemain il y a trois ans. Emma se souvenait très bien de Moe French, l'homme que monsieur Gold aurait pu tuer si elle n'était pas intervenue. Qu'avait-il pu arriver à Lacey, se demanda Emma. Que faisait-elle à l'hôpital et que venait faire Regina dans cette histoire ? Emma se leva et sortit de son bureau. Elle savait ce qu'elle devait faire, elle devait prévenir Moe qu'elle avait retrouvé sa fille.

~00~

Emma sa gara devant la boutique de Moe et sortit de sa voiture. Elle se dirigea vers boutique et y entra. Le docteur Whale passa à côté d'elle, la saluant et sortit en tenant un gros bouquet de fleurs à la main. Probablement pour une nouvelle conquête qu'il allait tenter se séduire. Elle avança vers le comptoir et se fit accueillir par Moe qui lui sourit. Il avait l'air de s'être parfaitement remis des blessures que lui avait infligé monsieur Gold.

« Shérif Swan, dit Moe. Que puis-je faire pour vous ? »

Emma inspira profondément. Il devait savoir la vérité.

« En fait, répondit Emma, je suis venue parler de votre fille. Y a-t-il un endroit où l'on pourrait parler tranquillement. »

Le sourire de Moe s'estompa et la tristesse s'installa dans son regard. Il lui demanda de la suivre et ils allèrent dans l'arrière boutique. Moe s'assit à la table qui se trouvait au milieu de la pièce et invita Emma à en faire de même. Emma l'observa sans rien dire. Elle se doutait que cela devait être difficile pour lui. Moe attendit quelques secondes et soupira profondément.

« Vous savez shérif, ma fille a disparu il y a maintenant trois ans. J'ai perdu tout espoir de la revoir un jour.
-Monsieur French, il y a du nouveau dans l'enquête sur sa disparition. »

Une lueur d'espoir passa dans le regard de Moe.

« Je pense avoir retrouvé votre fille.
-Vous l'avez retrouvé shérif ? »

Un immense sourire se dessina sur ses lèvres.

« Malheureusement, dit Emma, la jeune femme que j'ai retrouvé n'a plus aucun souvenir, à part son prénom. Mais tout me fait penser qu'il s'agit de votre fille. Je voudrais que vous veniez avec moi, pour confirmer qu'il s'agit bien de Lacey.
-S'il vous plait shérif. Si c'est Lacey, je dois savoir.
-Nous l'avons invité à passer la nuit à l'appartement. Elle est encore chez nous en ce moment. »

Emma lui demanda de la suivre et Moe accepta. Tous deux sortirent de la boutique, que le fleuriste ferma pour le reste de la journée, et ils se dirigèrent vers la voiture d'Emma. En entrant dans le véhicule, Emma vit monsieur Gold de l'autre côté du trottoir. Ce dernier regardait attentivement Moe. Il était hors de question qu'il s'en prenne à nouveau à lui. Emma ferait tout pour protéger Moe et sa fille.

~00~

Moe et Emma arrivèrent à l'appartement de cette dernière au bout de quelques minutes. Ils montèrent à l'appartement, Emma ouvrit la porte et tous deux entrèrent. Lacey était assise dans le canapé, lisant le livre que Mary Margaret lui avait prêté. Elle était complètement absorbée par sa lecture et ne faisait pas attention à ce qu'il se passait autour d'elle. Moe s'approcha lentement d'elle.

« Lacey. »

La jeune femme se retourna. Elle observa Moe quelques instants, mais ne sembla pas le reconnaître. L'homme s'agenouilla près d'elle.

« Est-ce que tu me reconnais ? »

Lacey le regarda, réfléchissant qui pouvait bien être cet homme, lorsque soudain, une lueur éclaira son visage.

« Papa. »

Moe prit sa fille dans ses bras et se mit à pleurer. Emma sortit de l'appartement pour les laisser seuls.

~00~

Emma se gara devant le bureau du shérif et vit que Regina était entrain de l'attendre. À peine Emma était sortit de sa voiture que la maire se précipita vers elle.

« Je ne pensais pas vous revoir aussi vite, dit Emma.
-Avez-vous réussi à retrouver notre patiente ?
-Effectivement, je l'ai retrouvé. »

Regina sourit.

« Parfait, je vais tout de suite prévenir l'hôpital. »

Regina sortit son téléphone de son sac et commença à s'en aller, mais Emma l'interpella.

« Attendez ! Il se trouve que notre inconnue est la fille de Moe French, Lacey French. J'ai averti son père.
-Que dîtes-vous shérif ?
-Moe est avec elle et je ne pense pas qu'il soit d'accord pour que sa fille soit de nouveau enfermée. »

Le visage de Regina se durcit et elle ne put cacher la colère qu'elle ressentait.

« Cette jeune femme est malade. Elle représente un danger pour elle-même ainsi que pour les autres. Je ne suis pas sûre que vous saisissiez.
-Je saisis très bien. J'ai passé du temps avec Lacey et je peux vous jurer qu'elle n'est pas malade. Tout ce dont elle a besoin, c'est de retrouver une vie normale. »

Regina plissa les yeux. Emma voyait bien que cette situation ne lui plaisait pas, mais elle ne pouvait rien y faire.

« Très bien, dit la maire. J'espère que vous ne faîtes pas erreur. »

Regina partit, furieuse. Pourquoi est-ce que le fait que Lacey reste avec son père la mettait dans un état pareil ? Il était hors de question que Lacey se fasse de nouveau enfermer. Emma ferait tout pour empêcher ça.

~00~

Cela faisait une semaine que Lacey s'était échappée de l'hôpital et elle essayait maintenant de retrouver une vie normale. Elle était retournée vivre avec son père et ses souvenirs commençaient à lui revenir petit à petit. Elle se souvenait de son enfance, de ses années de lycée. Des journée passées dans la boutique de son père, à l'aider. Mais il restait toujours ce voile noir sur ce qu'il s'était passé il y a trois ans. Pourtant tout ceci lui semblait faux. C'était comme si elle avait les souvenirs de quelqu'un d'autre. Elle n'avait parlé de ça à personne. Après tout, à quoi cela servirait-il. Son père serait simplement plus inquiet pour elle qu'il ne l'était déjà.

Lacey avait quand même réussit à le convaincre qu'elle pouvait sortir seule et elle avait décidé d'explorer la ville. Les rues dans lesquelles elle passait lui étaient à la fois si familières et étrangères. C'était une sensation vraiment étrange. Elle avait passé la matinée à aller dans les différentes boutiques de la ville. Elle passa ensuite devant une boutique qui l'intrigua. Elle s'arrêta devant et regarda à travers la vitrine, mais il faisait beaucoup trop sombre. Elle ouvrit la porte et la clochette retentit. Il n'y avait personne au comptoir et elle profita pour regarder les différents objets sur les étagères. Elle trouva sur une table différents livres étalés. Elle en attrapa un et commença à le lire.

~00~

Monsieur Gold posa sa cane et s'assit à la table dans son arrière boutique. Il ouvrit son livre de compte et commença à écrire. Tout ce qu'il avait besoin en ce moment, c'était de se changer les idées. Dommage qu'il n'avait plus son rouet, cela lui aurait permis d'oublier tout ce qu'il s'était passé quelques jours auparavant avec August. Il avait été tellement persuadé d'avoir retrouvé son fils. Il était prêt à réparer ses erreurs, à ne plus être le Ténébreux. Mais maintenant, il avait l'impression d'avoir perdu Baelfire une seconde fois. Il entendit la clochette de sa boutique retentir et soupira. Il se demandait bien qui cela pouvait être. Après tout, il avait récupéré tous les loyers et les deux seules personnes à oser mettre les pieds dans sa boutique étaient Emma et Regina. Il attendit quelques minutes, mais la personne ne semblait pas vouloir partir. Il se doutait qu'il ne s'agissait ni du shérif, ni du maire, elles auraient signalé leur présence depuis longtemps. Il prit sa cane, se leva et se dirigea vers sa boutique. Il y trouva une jeune femme aux cheveux châtains, lui tournant le dos et entrain de lire un livre. Gold soupira. Il détestait vraiment ce genre de client qui se croyait dans une bibliothèque et qui au final n'achetait rien. Il se plaça derrière la jeune femme et signala sa présence.

« Puis-je vous aider ? »

La jeune femme sursauta et reposa le livre.

« Je suis désolée, dit-elle. J'ai commencé à lire la première page et je n'ai pas pu m'arrêter. »

Elle se retourna et Gold crut que son cœur allait s'arrêter. Ça ne pouvait qu'être une illusion. Mais pourtant, ces yeux bleus, cette chevelure châtain, ce teint blanc. Ça ne pouvait être qu'elle. Belle. Il avança lentement vers elle et posa sa main sur son bras. Elle était réelle. Pendant toutes ces années, il l'avait cru morte, il avait cru Regina. Il se maudissait. Comment avait-il pu être aussi stupide pour croire ce qu'elle lui disait.

« Belle ! »

La jeune femme le regarda inquiète.

« Non, je m'appelle Lacey. »

Gold retira sa main. Lacey, bien sûr. Elle ne se souvenait pas de lui. Dans ce monde-ci, elle n'était plus la femme qu'il aimait.

« Est-ce que vous allez bien ? Demanda-t-elle. »

Gold ne put s'empêcher de sourire. Elle était peut-être quelqu'un d'autre à Storybrooke, mais certaines chose ne changeraient jamais.

« Je suis désolé, répondit-il. Je vous ai pris pour quelqu'un d'autre. »

Lacey l'observa quelques instants.

« Est-ce que je vous connais ?
-Non, on ne se connait pas. »

Lacey acquiesça, déçue.

« Je crois qu'il est temps que je parte. »

Elle se dirigea vers la sortie et entrouvrit la porte avant de se tourner.

« À bientôt. »

Elle sourit et sortit de la boutique. Monsieur Gold resta debout plusieurs minutes à regarder la porte et en serrant sa cane de toutes ses forces. Elle est vivante, pensa-t-il, ayant presque peur d'avoir imaginé toute la scène. Elle est vivante.

~00~

Lacey se leva et se prépara pour cette nouvelle journée. Son père était parti travailler depuis une heure et elle se retrouvait seule chez elle. Elle avait passé une bonne partie de la nuit à se remémorer la rencontre avec cet homme. Elle ne connaissait même pas son nom, pourtant, elle avait le sentiment de l'avoir déjà rencontré. Elle avait demandé à son père s'il le connaissait. Il avait l'air si effrayé et lui avait demandé pourquoi elle lui posait cette question. La seule réponse qu'elle avait eu était qu'il était un homme dangereux et que jamais elle ne devait s'approcher de lui. Pourtant, ce n'était pas le sentiment qu'elle avait eu en le rencontrant.

Lacey prit le livre qu'elle avait laissé sur la table basse du salon et sortit. Elle n'avait aucune envie de rester seule chez elle. Elle marcha un moment dans les rues de Storybrooke et décida de s'arrêter chez Granny. Au loin, elle vit l'homme de la boutique d'antiquité et lui fit un signe de la main. Il lui répondit simplement en hochant la tête et continua son chemin. Elle le regarda quelques secondes avant d'entrer dans le café. Elle s'installa à une table, ouvrit son livre et commença à le lire jusqu'à ce que Ruby vienne prendre sa commande. Lorsque cette dernière revient la servir, Lacey se décida à lui poser des questions sur cet homme. Après tout, si son père ne voulait pas lui répondre, elle trouvera elle-même les réponses. Elle avait déjà parlé avec la jeune serveuse quelques fois et savait qu'elle serait la meilleure personne pour la renseigner.

« Est-ce que je peux te demander quelque chose ? Demanda-t-elle. »

Ruby acquiesça.

« Est-ce que tu connais l'homme de la boutique d'antiquités ? »

Ruby pâlit et écarquilla les yeux.

« Monsieur Gold ! Pourquoi tu veux savoir ça ? »

Monsieur Gold, c'était son nom.

« Simple curiosité, répondit Lacey.
-Est-ce que tu lui dois de l'argent ? »

Lacey secoua négativement la tête et Ruby semblait un peu plus rassurée.

« Surtout ne t'approche pas de lui, ça ne t'apportera rien de bon.
-Pourquoi ?
-Ce n'est pas quelqu'un de bien, Gold est un vrai monstre. »

Ruby laissa Lacey lorsqu'un autre client l'appela pour passer commande. Lacey était perdue dans ses pensées. C'était la deuxième fois qu'on la mettait en garde contre monsieur Gold. Elle était sûre que si elle demandait à une autre personne, elle aurait certainement la même réponse. Peut-être avaient-ils raison et qu'elle devait se méfier. Mais de là à dire qu'il était un monstre. Elle n'était pas du genre à écouter les ragots et préférer se forger sa propre opinion. Elle n'aurait pas su dire pourquoi, mais elle avait l'impression que monsieur Gold était différent de ce qu'il voulait montrer.

~00~

Plusieurs jours étaient passés et Lacey avait installé une routine. Chaque jour, elle aidait son père à la boutique et l'après-midi, quand il n'avait pas besoin d'elle, elle sortait, prétextant aller explorer la ville ou aller voir Ruby, alors qu'elle allait à la boutique de monsieur Gold. Il avait été surpris la première fois qu'elle était retournée dans sa boutique, mais les jours qui suivirent il avait l'air heureux de la revoir. Il la laissait déambuler dans sa boutique, lire les livres anciens qui s'y trouvaient. Elle s'était même proposée à l'aider à ranger. Elle aimait passer du temps là-bas et être avec lui lui semblait familier, comme si se n'était pas la première fois qu'ils se retrouvaient ainsi. Comme tous les après-midis, Lacey était à la boutique, assise derrière le comptoir, lisant le livre que monsieur Gold lui avait prêté tandis qu'il finissait l'inventaire. Par moment, elle le voyait jeter des coups d'œil vers elle, mais cela ne la dérangeait pas et elle aimait cette ambiance apaisante qu'elle ressentait quand elle était avec lui. Elle referma le livre et toucha avec le bout des doigts les lettres dorées sur la couverture : La Belle et la bête.

« Le livre ne vous plait pas ? »

Lacey leva le regard vers monsieur Gold qui avançait vers elle.

« Si, c'est une belle histoire. Mais j'aurais cru qu'elle se déroulerait autrement. »

Monsieur Gold était maintenant près d'elle. Il prit le livre dans ses mains et feuilleta quelques pages en souriant. Le cœur de Lacey se mit à battre un peu plus fort. Elle ferma les yeux quelques instants, tentant de faire reprendre à son cœur un rythme régulier. Qu'est-ce qu'il lui prenait ? Ce n'était pas la première fois qu'il était près d'elle et qu'ils discutaient de littérature. Elle fut sortie de ses pensées lorsque la porte s'ouvrit. Elle ouvrit les yeux et vit un garçon d'une dizaine d'année entrer.

« Henry, dit monsieur Gold en se dirigeant vers le garçon. Est-ce que je peux t'aider ? »

Henry regarda partout autour de lui avant de répondre.

« C'est bientôt l'anniversaire de ma mère et je voudrais lui acheter quelque chose. »

Monsieur Gold lui montra alors les différents objets à vendre que Henry regardait attentivement. Lacey se leva.

« Il est temps que j'y aille, dit-elle. Merci pour le livre. »

Monsieur Gold acquiesça, ayant l'air déçu de la voir partir aussi vite. Elle le salua, lança un sourire à Henry qui lui répondit et sortit de la boutique.

~00~

Emma ouvrit la porte du café de Granny et y entra. Elle vit Henry assit à une table, plonger dans son livre de conte, une tasse de chocolat fumante devant lui. Elle alla le rejoindre et s'assit en face de lui.

« Hey ! Salua Emma. »

Henry leva la tête, lui répondit avec un sourire et retourna à la lecture de son livre.

« Alors, dit Emma. Où en est-on avec l'opération Cobra ? »

Cette question fit sourire Henry. Même s'il savait qu'elle ne croyait pas au sort, au moins, elle s'intéressait à lui. Il regarda nouveau dans son livre, fronçant les sourcils.

« J'essaye de découvrir qui est mademoiselle French, mais le livre ne parle d'aucune prisonnière. »

Il feuilleta quelques pages et regarda à nouveau Emma.

« C'est comme pour monsieur Gold, je ne sais toujours pas qui il est. Si seulement il y avait des indices, comme la bague de mademoiselle Blanchard. C'est comme ça que j'ai découvert qu'elle était Blanche Neige. »

Emma réfléchit. Elle ne croyait peut-être pas à toutes ces histoires de conte, mais si l'opération Cobra lui permettait de passer du temps avec son fils, alors elle l'aiderait.

« Peut-être sa cane.
-Non, c'est quelque chose de plus personnel, à laquelle il tient. J'ai essayé de trouver quelque chose dans sa boutique, mais il n'y avait rien d'intéressant. Tu te souviens de ce que monsieur French lui avait volé ? »

À vrai dire, se remémora Emma, ce n'était que des objets sans importance, même monsieur Gold avait l'air de s'en désintéresser. Et puis, elle se souvenue. Lorsqu'il avait été arrêté, il avait une tasse avec lui. Ça ne pouvait être que Regina qui lui avait donné quand elle était restée seule avec lui. Il tenait délicatement cette tasse dans ses mains et la regardait comme le plus précieux des trésors. Jamais elle ne l'avait vu agir comme ça. Quand elle lui avait demandé ce qu'était cette tasse, il lui avait répondu avec mépris de s'occuper de ses affaires.

« Une tasse, dit Emma. Ça pourrait être ça ?
-Une tasse ? Demanda Henry. Une tasse blanche ébréchée ?
-Elle était plutôt cassée, il manquait un morceau. »

Henry tourna les pages de son livre jusqu'à ce qu'il trouve l'histoire qui l'intéressait et se mit à sourire.

« Je sais qui ils sont ! Monsieur Gold est Rumplestiltskin et mademoiselle French est Belle de La Belle et la Bête. C'est le véritable amour de Rumplestiltskin.
-Je croyais que Belle tombait amoureuse de la bête.
-Dans l'autre monde Rumplestiltskin et la bête ne font qu'un. Regarde. »

Il tourna le livre vers Emma et lui montra un dessin de Rumplestiltskin offrant une rose à Belle. Une chose était sûre, elle ne voyait aucune ressemblance entre monsieur Gold et Lacey. Elle reporta son regard vers Henry qui fronçait les sourcils.

« Pourtant, dit-il, à la fin de l'histoire, la reine annonce à Rumplestiltskin que Belle s'est jetée d'en haut d'une tour après être rentrée chez elle. Si elle est morte, elle ne devrait pas se trouver à Storybrooke.
-Alors peut-être qu'il ne s'agit pas de Lacey. »

Henry écarquilla les yeux, comprenant ce que cette histoire cachait.

« La reine ! S'exclama-t-il. Elle a menti à Rumplestiltskin en lui racontant que Belle s'était tuée alors qu'elle la gardait prisonnière. Ce qui expliquerait pourquoi mademoiselle French était enfermée à l'hôpital.
-Pourquoi est-ce que la reine aurait fait ça ?
-Pour ne pas que Rumplestiltskin ait sa fin heureuse. »

Henry semblait fier de sa théorie. Il était vraiment persuadé que Lacey faisait partie de l'histoire de La Belle et la Bête. Et à vrai dire, Emma avait beaucoup de mal à croire que monsieur Gold puisse un jour se transformer en prince. Il ne fallait pas que Henry parle de cette histoire à Lacey. Cette pauvre fille venait à peine de retrouver une vie normale.

« Tu es sûre ? Demanda Emma. Si ça se trouve, la reine n'a pas menti.
-Elle a menti. C'est pour ça que j'ai vu monsieur Gold et mademoiselle French ensemble. »

Emma se redressa, coupant Henry dans ses explications.

« Quand est-ce que tu les as vu ensemble ?
-Hier, à la boutique de monsieur Gold.
-Et que faisaient-ils ? »

Le jeune garçon la regarda surpris, se demandant pourquoi elle voulait savoir ça.

« Henry, c'est sérieux. Qu'est-ce qu'ils faisaient ?
-Ils parlaient. »

Ce n'est pas bon, pensa Emma. Et si Gold se servait de Lacey pour atteindre son père. Il détestait cet homme. Il a même faillit le tuer ! C'est alors que quelque chose lui revint en mémoire. Elle se souvenait de ce que Gold avait dit à Moe :

« Elle ne reviendra pas et c'est votre faute ! »

Est-ce qu'il parlait de Lacey ? Était-ce pour ça qu'il s'en était pris aussi violemment à Moe ? Parce qu'il croyait qu'il avait fait du mal à sa fille. Mais peut-être qu'elle se trompait et que Gold cherchait seulement à moyen d'atteindre Moe. Il fallait qu'elle en ait le cœur net.

~00~

Emma entra chez le fleuriste. Elle y vit Lacey, assise derrière le comptoir et entrain de lire un livre. La jeune femme leva les yeux vers le shérif. Elle lui sourit, referma son livre et se leva pour l'accueillir.

« Emma, je peux t'aider ?
-Je suis juste venue voir comment ça allait.
-Je vais bien, merci. »

Emma s'approcha et tendit l'oreille. Elle n'entendit aucun bruit. Apparemment, Moe n'était pas là. Tant mieux, pensa le shérif, comme ça elle pouvait lui poser tranquillement des questions.

« Tu arrives à te faire à la vie à Storybrooke.
-Oui, j'ai pris mes marques.
-Et tu as fait des rencontres ? »

Lacey acquiesça.

« Je parle souvent avec Ruby quand je vais au café.
-Et tu n'as pas parlé avec monsieur Gold ? »

L'expression de Lacey se figea à peine une seconde, avant de se reprendre.

« Henry m'a dit qu'il vous avez vu.
-Henry ? Le petit garçon que j'ai croisé ? »

Emma acquiesça, attendant que Lacey continue.

« J'ai été à la boutique de monsieur Gold pour acheter de vieux livres qu'il avait.
-Et c'est tout ? Tu lui as juste acheté des livres ?
-Oui. »

Emma soupira. Lacey venait de lui mentir, elle en était sûre.

« Lacey, je sais quand les gens mentent et tu es entrain de me mentir. »

Lacey regarda ses mains quelques secondes avant de lever les yeux vers Emma.

« Je n'ai pas juste acheté des livres. J'aime bien passer du temps dans sa boutique. On parle de littérature, il m'explique l'histoire des objets qu'il vend. Des fois je l'aide aussi.
-Lacey, je commence à connaître monsieur Gold et crois-moi, ce que l'on raconte sur lui n'est pas tout à fait faux. »

Lacey commença à s'énerver. Elle n'avait pas besoin d'écouter ce que pouvait penser les autres. Elle savait qui était vraiment monsieur Gold et ça lui suffisait.

« J'en sais suffisamment sur lui pour me faire ma propre opinion. J'aime parler avec lui, il me fait rire et c'est l'une des rares personnes dans cette ville à ne pas me regarder comme si j'étais folle. Maintenant Emma, si tu n'as rien à acheter, tu peux sortir. »

Emma acquiesça et se dirigea vers la porte. Elle posa sa main sur la poignée, mais se retourna une dernière fois vers Lacey.

« Fais quand même attention à toi. »

Elle ouvrit la porte et sortit de la boutique.

~00~

Cela faisait maintenant plusieurs jours que Regina avait remarqué leur petit manège. Elle observa Lacey alors que celle-ci sortait de la boutique de monsieur Gold pour se diriger vers le café de Granny et se mit à sourire. Bien sûr, elle avait été furieuse lorsque Lacey s'était échappée de l'hôpital, ceci ne faisait pas du tout parti de ses plans et elle détestait que tout ne se passe pas comme elle l'avait prévu. Mais une chose était sûre, dans ce monde-ci où dans l'autre, elle ferait tout pour que Rumplestiltskin n'ait pas sa fin heureuse. Regina reprit son chemin jusqu'à la boutique de Moe. Il était maintenant temps qu'elle s'en mêle. Elle vit le fleuriste sortir de sa boutique et charger plusieurs bouquets dans sa camionnette.

« Moe ! Appela-t-elle. »

Celui-ci lui sourit timidement et la salua, tout en continuant de charger sa camionnette.

« Est-ce que je peux vous aider ? Demanda-t-il.
-Je voulais juste prendre des nouvelles de vous et de votre fille. Encore une fois, je suis désolée pour ce qu'il c'est passé. Si j'avais su que Lacey était votre fille, j'aurais tout fait pour que tout se passe autrement.
-L'important, c'est que Lacey soit rentrée et que nous pouvons continuer à vivre comme avant. »

Regina acquiesça.

« C'est vrai, mais je m'inquiète pour elle. »

Moe s'arrêta de travailla et fixa la femme devant lui.

« Comment ça ?
-Cela fait plusieurs jours que je la vois aller dans la boutique de monsieur Gold et j'ai peur qu'il ne s'en prenne à elle. Après ce qu'il vous a fait. »

Moe passa sa main dans les cheveux, de plus en plus inquiet.

« J'ai voulu vous avertir.
-Oui, vous avez bien fait. Je vais parler avec Lacey. Merci Regina. »

Regina lui dit au revoir et partit en direction de la mairie, un immense sourire au lèvres.

~00~

Lacey ouvrit la porte de chez elle et entra. Elle venait de passer une nouvelle après-midi dans la boutique de monsieur Gold à l'aider. À part Emma, personne ne semblait au courant de ce qu'il se passait. Et à vrai dire, elle préférait que cela reste ainsi. Elle n'avait aucune envie d'inquiéter son père pour quelque chose qui avait si peu d'importance et elle n'avait aucune envie non plus que les habitant de la ville se mêle de sa vie. Elle alla monter dans sa chambre quand son père l'appela.

« Lacey. »

La jeune femme se retourna et le vit arriver du salon. C'était étrange, il lui avait dit qu'il allait rentrer plus tard.

« Papa, je ne t'avais pas vu. Qu'est-ce que tu fais là ?
-Je t'attendais. Viens avec moi s'il te plait. »

Il se dirigea vers le salon et Lacey le suivit. Il lui fit signe de s'asseoir sur le canapé. Elle s'exécuta, se demanda pourquoi son père arborait cette expression aussi grave.

« Papa, qu'est-ce qu'il se passe ? »

Moe resta silencieux quelques secondes, faisant les cents pas. Il se plaça devant sa fille et finit par lui dire :

« J'ai appris que tu passais beaucoup de temps dans la boutique de Gold. Est-ce que c'est vrai ? »

Lacey écarquilla les yeux. Comment pouvait-il être au courant ? Elle décida de lui dire la vérité, cela ne savait plus à rien de lui mentir, en plus, elle n'avait jamais était très douée.

« C'est vrai. »

Moe soupira et la regarda inquiet.

« Est-ce qu'il t'oblige à faire quoi que se soit ? Tu peux tout me dire, on ira parler au shérif, ne t'inquiète pas, il ne pourra rien te faire.
-Il ne m'oblige à rien. J'aime passer du temps là-bas. »

Le visage de Moe se décomposa.

« As-tu perdu la tête. Il est dangereux Lacey, il est hors de question que tu continues à aller là-bas.
-Comment peux-tu le juger ainsi, tu ne le connais pas.
-Crois-moi, j'en connais suffisamment pour savoir que tu ne dois pas t'approcher de lui. »

Lacey se leva d'un bond du canapé. Pourquoi son père refusait de voir la vérité sur monsieur Gold. Qu'il n'était pas le monstre que la ville décrivait.

« Qu'est- ce qu'il s'est passé pour que tu le détestes à ce point ? Demanda-t-elle. »

Moe se figea et fixa Lacey.

« Il m'a agressé. Si le shérif Swan n'était pas arrivée à temps, il m'aurait tué. À cause de lui, je suis resté plusieurs semaines à l'hôpital. »

Le visage de Lacey se décomposa, ses mains se mirent à trembler. Ce n'était pas possible, il n'aurait jamais fait ça. Ce n'était pas l'homme qu'elle avait appris à connaître.

« Pourquoi ? Demanda-t-elle d'une voix faible. Pourquoi a-t-il fait ça ?
-Parce qu'il est dangereux. »

Moe s'approcha de sa fille et lui prit les mains.

« Tu comprends maintenant ? »

Mais Lacey ne l'écoutait plus. Elle retira ses mains et se dirigea vers la porte.

« Il faut que je lui parle, dit Lacey.
-Lacey, qu'est-ce que tu fais ? Lacey ! »

Elle ouvrit la porte et sortit de chez elle. Une fois dehors, elle se mit à courir aussi vite qu'elle pouvait jusqu'à la boutique de Monsieur Gold. Il fallait qu'elle sache. Qu'elle sache si son père disait la vérité. Et si c'était vrai, pourquoi il avait fait ça ? Il ne pouvait pas s'être adonné à un tel acte de violence gratuitement. Elle ne s'arrêta pas de courir, ses jambes commençaient à lui faire mal. Elle arriva enfin devant la boutique de monsieur Gold et ouvrit violemment la porte. Comme à son habitude, la boutique était vide. Monsieur Gold arriva de l'arrière boutique et semblait surpris de la voir.

« Lacey ?
-Est-ce que c'est vrai ? Demanda-t-elle à bout de souffle. »

Le visage de Monsieur Gold se referma. Il ne montrait plus aucune émotion.

« Quoi donc très chère ? Demanda-t-il.
-Vous avez agressé mon père. »

Les yeux de monsieur Gold se plissèrent. Ses mains serraient sa cane de plus en plus fort.

« Alors ? Insista Lacey.
-Il me semble que vous connaissez déjà la réponse. »

Lacey avait l'impression que son cœur allait s'arrêter. Comment avait-il pu faire ça ? Elle avait refusé de croire ce que les habitants de la ville pouvaient dire sur lui. Elle avait même pris sa défense face à son père. Elle avait l'impression d'avoir été trompée, qu'il s'était moqué d'elle depuis le début. Elle sentait une immense colère.

« Pourquoi ? Pourquoi avez-vous fait ça ? »

Monsieur Gold était de plus en plus furieux. Il n'avait pas bougé d'un centimètre, mais son regard devint noir.

« Parce qu'il m'a volé.
-Et pour ça, vous l'avez envoyé à l'hôpital ?
-Il m'a volé ce que j'ai de plus précieux. »

Lacey ferma les yeux et secoua la tête, ne voulant plus l'écouter.

« Je ne veux plus vous revoir ! Hurla-t-elle. »

Elle quitta la boutique aussi vite qu'elle était arrivée. Monsieur Gold était furieux. Il leva sa cane et détruisit toutes les vitrines de sa boutique. Il frappa encore et encore jusqu'à ce que la colère diminue. Pourquoi ne voulait-elle pas comprendre ? Belle, elle, l'aurait écouté. Elle ne l'aurait pas jugé comme venait de le faire Lacey. Il s'arrêta de frapper, à bout de force. Des morceaux de verres étaient éparpillés partout autour de lui.

~00~

Une semaine s'était écoulée et Lacey avait passé ses derniers jours à éviter monsieur Gold. Elle se trouvait dans la boutique de son père, préparant un bouquet que Ruby avait commandé pour l'anniversaire de sa grand-mère. Mais elle n'arrivait pas à oublier ce que lui avait dit monsieur Gold. « Il m'a volé ce que j'ai de plus précieux. » Qu'est-ce que son père avait bien pu lui voler pour que monsieur Gold soit furieux à ce point ? Moe sortit de l'arrière boutique, un immense bouquet dans les mains, une commande qu'il devait livrer.

« Tout va bien ? Demanda Moe. »

Lacey sortit de ses pensées. Elle ne s'était pas rendu compte qu'elle était entrain de fixer son père.

« Est-ce que je peux te poser une question ? »

Moe acquiesça. Lacey se tut quelques secondes, hésitante, avant de se lancer.

« Qu'est-ce que tu as volé à monsieur Gold ? »

Moe posa le bouquet sur le comptoir et perdit son sourire.

« Je croyais que la question était réglée. Pourquoi veux-tu savoir ça ?
-S'il te plait, réponds-moi. »

Moe se passa les mains sur le visage et était de plus en plus nerveux.

« C'est le maire Mills. Elle voulait que je rentre chez lui et que je lui vole quelque chose. »

Un frisson d'angoisse traversa Lacey lorsqu'elle entendit le nom du maire.

« J'étais désespéré. Gold m'avait tout pris, je ne pouvais plus travailler. Alors je lui ai ramené plusieurs objets, mais elle ne voulait en garder qu'un. C'était une tasse blanche cassée. »

Une tasse blanche cassée. Une image passa alors dans l'esprit de Lacey. Elle se voyait dans une magnifique robe jaune, ramassant une tasse blanche sur laquelle un morceau venait de se casser. Elle leva les yeux vert un homme à la peau dorée et verte. Il l'observait, assis au bout d'une grande table.

« Je suis désolée, je l'ai ébréchée. Mais c'est à peine si ça se voit, lui avait-elle dit en espérant qu'il ne se mette pas en colère.
-Ce n'est qu'une simple tasse. »

Cette image n'avait duré qu'une seconde, mais cela la perturbait. Qu'est-ce que ça voulait dire ?

« Maintenant cette histoire est close, dit Moe. »

Il attrapa le bouquet et sortit de la boutique pour commencer ses livraisons. Lacey resta un moment sans bouger, réfléchissant à cette image qui lui restait en mémoire. Elle ne comprenait pas, mais tout ce qu'elle savait, c'était que cet homme était monsieur Gold. Elle en était sûre. Elle sortit, ferma la boutique et se dirigea vers celle de monsieur Gold. Il fallait qu'elle le voit. Lui seul avait les réponses à ses questions. Elle arriva devant sa boutique et y entra. Il se trouvait derrière le comptoir et réparait une vieille horloge. Il leva les yeux vers elle.

« Lacey. Je ne pensais pas vous revoir. »

Lacey s'approcha de lui et le regarda droit dans les yeux.

« J'ai parlé avec mon père du cambriolage. Il m'a dit pour la tasse cassée. »

Monsieur Gold resta impassible, ce qui rendit Lacey un peu plus nerveuse.

« Je voudrais voir cette tasse.
-Et pourquoi ça très chère ?
-Quand mon père m'a parlé de cette tasse, j'ai... J'ai eu une sorte de flash. C'était comme un souvenir. »

Monsieur Gold écarquilla les yeux. Il devait probablement la prendre pour une folle maintenant, pensa-t-elle, comme la plupart des habitants de la ville. Mais il lui demanda d'attendre et alla dans l'arrière boutique. Il revint quelques secondes plus tard, une tasse blanche à laquelle il manquait un morceau, à la main. Il la lui tendit et la regarda comme s'il espérait quelque chose. Elle prit délicatement la tasse dans ses mains et passa son pouce sur la partie cassée. C'est alors que cette étrange sensation recommença. Mais cette fois-ci, plusieurs images défilèrent dans son esprit.

Lacey se trouvait dans une grande salle. Le genre de salle que l'on pouvait trouver dans un château. Avec elle se trouvait son père, un autre homme brun et une créature à la peau doré et habillée de cuire. La créature s'adressa à elle avec un sourire.

« C'est pour toujours, très chère. »

C'est alors que tout lui revint. Il s'agissait de Rumplestiltskin, le Ténébreux, l'être le plus craint au monde et elle avait promis de le suivre pour toujours pour sauver son village. Dans ce monde ci, elle n'était plus Lacey French, mais Belle, fille du Seigneur Maurice.

Elle se revoyait au château des ténèbres, agenouillée, ramassant la tasse qu'elle venait de faire tomber, effrayée pour la première fois de ce que Rumplestiltskin pouvait lui faire.

« Je suis désolée, je l'ai ébréchée. Mais c'est à peine si ça se voit.
-Ce n'est qu'une simple tasse. »

Il avait l'air surpris de sa réaction, comme si elle n'aurait pas dû avoir peur pour quelque chose qui avait si peu d'importance. Mais depuis ce jour, Rumplestiltskin insistait pour boire son thé dans cette tasse ébréchée.

Les images défilèrent de plus en plus vite. Elle revivait toute sa vie en à peine quelques secondes.

« Dîtes, pourquoi passez-vous tant de temps sur votre rouet ?
-J'aime faire tourner la roue, ça m'aide à oublier.
-Oubliez quoi ?
-Je crois que ça a marché. »

« Je crois que vous vous sentiez seul. N'importe quel homme se sentirait seul.
-Mais je ne suis pas un homme. »

« C'est un amour véritable ! Pourquoi ne me croyez-vous pas ?
-Parce que personne ne pourra jamais m'aimer ! »

« Tout ce qu'il vous restera, c'est un grand vide dans votre cœur et une tasse ébréchée. »

Elle regarda l'homme devant elle. C'était bien lui. Un immense sourire se dessina sur son visage.

« Rumplestiltskin. Je me souviens.
-Belle. »

Il mit plusieurs secondes à réaliser que c'était réelle. Belle était bien là et elle se souvenait de lui, de ce qu'ils avaient vécu. Elle ne le regardait plus comme un étranger. Il s'approcha et la serra dans ses bras, aussi fort qu'il pouvait, de peur qu'elle ne disparaisse à nouveau.

« Je t'aime, dit-elle. »

Rumplestiltskin s'écarta un peu et lui caressa la joue.

« Je t'aime aussi. Belle, je suis désolé pour se qu'il s'est passé. »

Il était tellement désolé. Si seulement il l'avait écouté, s'il n'avait pas laissé la colère l'envahir, il aurait pu la protéger de Regina.

« Je sais Rumplestiltskin. Je sais. »

Il approcha ses lèvres des siennes et tous deux s'embrassèrent. Plus rien maintenant ne pourra les empêcher d'être ensemble, ni la magie, ni Regina. Et bientôt, le sort sera rompu et il pourra enfin retrouver Baelfire avec Belle à ses côté. Il avait enfin sa fin heureuse.

 

 

Fin

28 mars 2016

Noël au Ministère

Noël au Ministère

 

 

Disclaimer : Harry Potter appartient à J.K. Rowling.

 


La nuit était tombée sur Londres et de gros flocons recouvraient le sol en cette veille de Noël. Le Ministère de la Magie avait organisé une grande soirée pour célébrer cet événement. Hermione, travaillant pour le Ministère, y avait été invitée. Elle était accompagnée de Ron, avec qui elle venait de se fiancer. Harry et Ginny avaient également été invité. Tous les deux s'étaient mariés il y a quelques mois. Un mariage qui avait été baptisé par tous les journaux sorciers « Le mariage du siècle ».

Hermione et Ron entrèrent dans la grande salle de bal du Ministère, décorée spécialement pour l'occasion. Hermione en eut le souffle coupé. L'endroit lui faisait penser à la grande salle de Poudlard lors du bal de Noël organisé pour le tournoi des trois sorciers. Plusieurs personnes les saluèrent, venaient leur serrer la main. Ce genre de comportement n'était pas rare depuis la fin de la guerre. C'était comme si tout le monde voulait les approcher et leur parler. Hermione n'avait jamais aimé ce genre d'attention et espérait à chaque fois que cet engouement cesse. Elle comprenait maintenant ce que Harry avait pu ressentir durant toutes ces années.

Cela faisait plus d'une heure qu'ils étaient arrivés. Hermione, parlant à plusieurs de ses collègues, s'excusa et s'écarta d'eux. Elle regarda dans la salle et vit Ron et Ginny entrain de danser. Harry, lui, était entouré de toutes les personnes importantes du Ministère, et semblait chercher un moyen de partir. Hermione se dirigea vers le balcon. Elle se sentait étouffer, elle avait toujours détesté toutes ses mondanités mais avait été obligé d'y participer. Elle arriva sur le balcon et malgré la neige qui était tombée, la température était agréable grâce à un sort qui avait été lancé. Elle s'avança un peu plus et regarda au loin. Le paysage recouvert de neige ressemblait à un conte de Noël qu'elle aimait lire étant enfant. Elle sursauta lorsqu'elle entendit du bruit à quelques mètres d'elle. Elle arrivait à distinguer une silhouette d'homme mais n'aurait pas su dire de qui il s'agissait.

« Je suis désolée, dit-elle. J'ignorais qu'il y avait quelqu'un. Je vais vous laisser.
-Tu ne me déranges pas Granger, tu peux rester. »

Hermione reconnu tout de suite cette voix. Il s'agissait de Drago Malefoy. Elle s'approcha un peu. Il se tenait appuyé sur le balcon et regardait au loin. Cela faisait cinq ans qu'elle ne l'avait pas revu. Depuis qu'ils avaient quitté Poudlard. Elle l'observa quelques secondes et il n'avait pas beaucoup changé. Il avait toujours cet air supérieur qui le caractérisait malgré le fait qu'il ait quelques années en plus. Tout ce qu'elle savait de lui, elle l'avait appris par la presse. Elle savait qu'il avait repris les affaires Malefoy et que leur famille avait regagné sa place dans le monde magique.

« Je ferais mieux de retourner dans la salle, dit Hermione.
-Ne me dit pas que je te fais peur à ce point. »

Drago regarda dans sa direction en lui lançant un sourire en coin. Hermione ne put s'empêcher de lever les yeux au ciel. Décidément Drago Malefoy restera toujours Drago Malefoy.

« Tu es toujours aussi arrogant à ce que je vois. »

Le regard de Drago descendit sur sa main où elle portait sa bague de fiançailles.

« Weasley a vraiment du goût pour choisir la plus petite pierre. Je n'ai jamais rien vu d'aussi ridicule. »

Le visage d'Hermione se ferma et elle sentit la colère monter en elle. Il restera toujours ce petit prétentieux arrogant qu'elle avait connu.

« Nous ne sommes plus à Poudlard Malefoy. Grandis un peu. »

Hermione partit du balcon d'un pas ferme et retourna dans la salle de balle. Elle rejoignit ses amis, bien décidée à ne pas laisser Drago lui gâcher sa soirée. Elle le revit lorsque le bal s'acheva avec Astoria Greengrass à son bras.

~00~

Le bal de Noël organisé par le ministère était devenu une tradition. Hermione arriva dans la salle aux bras de Ron. Tous deux s'étaient mariés en juillet et Hermione n'aurait jamais imaginé être aussi heureuse. Harry et Ginny n'étaient pas présents cette année, ils attendaient leur premier enfant, un petit garçon, qui devait naître d'un jour à l'autre. Hermione passa sa soirée à rire et à danser avec Ron. Au bout de plusieurs danses, Ron alla chercher à boire tandis qu'Hermione s'écarta de la piste de danse.

« Bonsoir Granger. »

Hermione se retourna et se retrouva face à Drago qui tenait une flûte de champagne à la main.

« C'est Weasley, maintenant, répondit Hermione. »

Drago fit mine de réfléchir avant d'ajouter en souriant :

« Désolé, je préfère t'appeler Granger. »

Hermione ne put s'empêcher de sourire. Elle préférait ne rien répondre et continuer à passer une bonne soirée et Drago semblait du même avis.

« Si tu veux bien m'excuser, dit-elle, je vais retrouver mon mari.
-Bien sûr. Passe un joyeux Noël Granger. »

Hermione acquiesça et ajouta avant d'aller retrouver Ron :

« Et félicitations pour tes fiançailles. »

Drago leva sa flûte de champagne pour la remercier et alla rejoindre Astoria.

~00~

Six années étaient passées. Le bal du Ministère allait bientôt commencer. Hermione attacha ses boucles d'oreilles et se regarda une dernière fois dans le miroir. Beaucoup de chose avait changé en six ans. Ron et Hermione étaient maintenant parents de deux enfants. Une petite fille du nom de Rose, qui avait quatre ans et un petit garçon, Hugo, qui venait de fêter ses deux ans.

Hermione vit Ron arriver dans la pièce.

« Tu es prête ? Demanda-t-il. »

Hermione acquiesça et plaça son bras autour de celui de Ron. Tous deux apparurent jusqu'au ministère. Ils saluèrent plusieurs personnes au passage, tout en se dirigeant vers la salle de bal. Hermione regarda dans cette immense pièce. La plupart des personnes qu'elle connaissait y étaient présentes, y compris Harry et Ginny. C'est alors qu'elle vit Drago entrain de parler au ministre. Elle ne put s'empêcher de sourire. Chaque année, c'était presque devenue une tradition entre eux. L'un accostait l'autre et tous deux parlaient pendant quelques minutes. Ce n'était rien de plus, juste quelques minutes passées ensemble une fois par an. Hermione avait un peu honte à se l'avouer, mais ces minutes étaient les meilleurs moments de sa soirée. Qui aurait cru qu'un jour, Hermione et Drago puissent avoir une conversation agréable.

« Ah ! Weasley ! »

Un homme d'une cinquantaine d'année alla à la rencontre de Ron et Hermione. Il s'agissait du chef des Aurors.

« Content de vous voir, dit-il. Suivez-moi, il faut que je vous présente quelqu'un. »

Ron s'excusa auprès d'Hermione et suivit son chef.

« Bonsoir Granger. »

Hermione se retourna, sachant tout de suite de qui il s'agissait. Après tout, il n'y avait que lui qui l'appelait encore comme ça.

« Malefoy, sourit Hermione. »

Drago regarda en direction de Ron et de son chef.

« À ce que je vois, ton cher mari t'a laissé seule.
-On ne peut pas dire qu'on lui ait laissé le choix. »

La musique changea, devenant plus lente. Hermione regarda les couples se former sur la piste de danse et soupira.

« J'adore cette chanson.
-M'accorderais-tu cette danse ? Demanda Drago en lui tendant la main. »

Hermione le regarda un instant, hésitante.

« Je ne pense pas que se soit une bonne idée, dit-elle.
-Pourquoi ? Ne me dis pas que Weasley fera une crise de jalousie.
-Et Astoria ? Elle ne dira rien ?
-En ce moment, elle est plutôt occupée à s'informer sur les derniers ragots du pays. Ce n'est qu'une danse Granger. »

Il avait raison, se dit Hermione. Ce n'était qu'une danse, il n'y avait rien de mal. Elle accepta et lui prit la main. Drago la mena jusqu'à la piste de danse et tous deux se mirent à danser au rythme de la musique. Hermione ferma les yeux et se laissa emporter par cette danse. Pendant quelques minutes, elle se crut dans un autre monde où ils ne se trouvaient rien que tous les deux. La danse prit fin et Hermione ouvrit les yeux. Tous les deux se séparent, mais Drago lui prit la main, se pencha légèrement et y déposa un baiser.

« Merci pour cette danse Granger. »

Il quitta la piste de danse avec un dernier sourire. Hermione inspira profondément, retournant à la réalité et quitta à son tour la piste. Ce n'était qu'une danse, se dit-elle. Rien qu'une danse.

~00~

Les années semblaient défiler à toute vitesse pour Hermione. À vrai dire, cette année, elle ne se sentait pas vraiment d'humeur à faire la fête. C'était la première fois que ces enfants ne seraient pas présents pour les fêtes de Noël, tous deux étaient restés à Poudlard. Rose était maintenant en troisième année et Hugo était rentré en première année. De plus, depuis quelques temps, elle sentait que sa relation avec Ron se détériorait petit à petit, ils étaient entrain de s'éloigner. Le couple Weasley était devenu des spécialistes du « tout va bien, merci ». Ils faisaient semblant devant leurs enfants, leur famille et leurs amis. Mais Hermione savait que le situation ne pouvait pas rester ainsi.

Tandis qu'elle et Ron parlaient avec quelques collègues, Hermione regarda dans la salle, mais elle se doutait que cette année Drago ne serait pas présent. Elle avait appris dans les journaux, il y a quelques mois, que Astoria était décédée. Et cette période de fêtes devaient être dure à vivre pour Drago et son fils.

Elle s'excusa auprès des personnes qui l'entouraient et se dirigea vers le balcon. Une fois dehors, elle prit une bouffée d'air. C'est alors qu'elle vit Drago accoudé sur le balcon. Elle s'approcha et se plaça à côté de lui. Il leva le regard vers elle et lui lança un petit sourire. Ils restèrent silencieux, jusqu'à ce qu'Hermione décide de briser le silence :

« J'ai appris pour Astoria, dit-elle. Je suis désolée. »

Drago acquiesça, sans ajouter un mot.

« Je ne pensais pas te voir ce soir, continua-t-elle.
-Il y a certaines obligations auxquelles on ne peut pas échapper. »

Il se tut quelques instants. Hésitante, Hermione approcha sa main de la sienne et la lui serra, tentant de lui donner un peu de réconfort.

« C'est étrange, dit-il. Je n'arrive toujours pas à me faire à l'idée qu'elle ne sera plus là. »

Drago lui serra la main un peu plus fort. Hermione ne dit rien. Elle avait cerné quel genre d'homme il était. Déjà à Poudlard, il était du genre à cacher ce qu'il ressentait quand les choses n'allaient pas et elle se doutait qu'il devait être à bout. Sans savoir pourquoi elle faisait ça, elle s'approcha et passa ses bras autour de lui. Tout ce qu'elle voulait, c'était lui apporter le réconfort dont il avait besoin. Drago la serra encore plus fort contre lui. Elle sentit alors ses lèvres sur sa joue et petit à petit, il lui effleura les lèvres. Il allait l'embrasser, elle le savait, et elle le voulait. Mais tout à coup, se sentant revenir à la réalité, Hermione détourna la tête et s'écarta de lui. Il avait perdu sa femme et son mariage avec Ron se détériorait de jour en jour. Ils étaient malheureux et il aurait été si facile de se laisser emporter par cet instant. Mais se n'était pas la solution.

« On ne devrait pas faire ça, dit-elle en s'éloignant de plus en plus. Tu es perdu et moi non plus je ne sais plus où j'en suis.
-Granger.
-Je ferais mieux de partir, avant qu'on ne fasse quelque chose qu'on regrettera plus tard. »

Hermione se retourna et partit aussi vite qu'elle le pouvait sans regarder derrière. Elle ne devait pas se retourner.

~00~

Deux ans étaient passés, Hermione avait décidé de ne pas assister au bal l'année d'avant. Venant de divorcer de Ron, elle n'avait eu aucune envie de se retrouver face à face avec lui et sa nouvelle petite amie. Mais cette année, après une forte instance de la part d'Harry, elle avait finit par accepter.

« Tu n'auras même pas à lui parler, lui avait-il dit pour la convaincre. »

Et c'est ainsi qu'elle se retrouvait à danser avec son meilleur ami. Au final, elle ne regrettait pas d'être venue, elle passait une bonne soirée et n'avait croisé Ron et sa petite amie qu'une seule fois. Celui-ci avait également décidé de garder ses distances. Elle se demandait encore comment ils avaient pu en arriver là, après tant d'années ensemble. Mais elle avait finit par comprendre que Ron n'était plus l'homme de sa vie. Tous deux étaient devenus bien trop différents et leur divorce était inévitable.

Après plusieurs danses, Harry raccompagna Hermione à leur table et alla danser avec Ginny. Hermione prit sa flûte de champagne qui était posée devant elle et en bu une gorgée. Quelqu'un vint s'asseoir à côté d'elle. Il s'agissait de Drago.

« Heureux de te voir, dit-il. Tu m'as manqué l'année dernière. »

Hermione reposa sa flûte et lui sourit.

« Il y a certaines personnes que je voulais éviter. »

Drago acquiesça.

« Désolé pour toi et Weasley.
-C'est sincère ?

Drago lui lança un regard faussement blessé.

« Bien sûr. »

Hermione le regarda, cherchant à savoir s'il mentait.

« Très bien, finit-il par avouer. Tu es beaucoup mieux sans lui. Il ne te méritait pas. »

Ils discutèrent plusieurs minutes et quand la musique se fit plus lente, Drago se leva et lui tendit la main.

« Voudrais-tu danser Hermione ? »

Hermione lui prit la main et se leva.

« C'est la première fois que tu m'appelles par mon prénom, sourit-elle.
-Je me disais qu'il était temps de commencer. »

Ils se dirigèrent vers la piste de danse et tous deux se mirent à danser au rythme de la musique. Hermione se remémora la première fois qu'ils avaient dansé ensemble et cette fois elle n'avait aucune honte à s'avouer qu'elle se sentait bien dans ses bras. Elle se sentait transportée dans un autre univers et n'avait aucune envie de revenir à la réalité.

« On dirait que cette année, le Ministère nous a réservé quelques surprises, dit Drago. »

Hermione leva la tête, regardant la direction qu'il lui indiquait. Au-dessus d'eux, se trouvait une branche de gui qui était entrain de flotter. Elle regarda autour d'elle et vit plusieurs branches de gui virevolter au-dessus des autres couples.

« Il serait dommage de ne pas respecter cette tradition, ajouta Drago.
-En effet, sourit Hermione. Ça serait dommage. »

Tous deux s'embrassèrent, se sentant enfin revivre, enfin heureux et sachant que ce baiser était le début de leur nouvelle vie.

 

Fin

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